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  Généalogie des FAMILLES BONIN
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Contribution de Daniel Bonin

Un portrait retouché de Nicolas Bonin dit Saint-Martin -1-
par Daniel Bonin

(Tiré de la revue: Mémoires de la société généalogique canadienne-française, vol 56, numéro 3, cahier 245, automne 2005)

Des circonstances particulières m'ont amené, il y a quelques années, à m'intéresser de près à mon ancêtre paternel, Nicolas Bonin dit Saint-­Martin. Au fil de mes recherches, j'ai eu vite fait de constater que les généalogistes Archange Godbout et Michel Langlois sont pour ainsi dire les seuls à lui avoir consacré un article dans leur dictionnaire respectif -2-!. Si l'article de Langlois est le plus détaillé, dans les deux cas le contenu reste somme toute assez sommaire mais l'essentiel s'y trouve. Cependant, j'ai pu relever chez l'un et l'autre certaines erreurs factuelles, sinon des confusions de date ou de lieu. Puisque mes recherches m'ont permis de colliger une quantité d'information sur Nicolas Bonin et son entourage, j ai cru utile de produire une mise à jour plus exhaustive mais toujours perfectible de sa biographie. Aux lecteurs d'en juger.

Un exil volontaire ?

Nicolas Bonin dit Saint-Martin fut baptisé à la Couarde, île de Ré, en la paroisse Notre-Dame-des-Bonnes-Nouvelles, le 26 mars 1654-3-. Il décède le 5 juillet 1721, à Contrecoeur, en Nouvelle-France, laissant sa veuve, Marie Émery, et huit enfants vivants-4-.

 Il était le quatrième enfant d'une famille qui en comptait huit, tous baptisés à la Couarde-5-. Son père Louis, laboureur de son état et fils de Nicolas Bonin l'Aisné et de Jehanne ou Jacquette Brunereau, y avait épousé le 22 janvier 1647, Marie Josneau, fille de Jacques et de Rose Deau. Les registres paroissiaux et les actes notariés révèlent qu'à l'époque, les Bonin étaient établis depuis au moins trois générations à la Couarde (aujourd'hui, la Couarde-sur-Mer), un village annexe de la paroisse de Saint-Martin-6-. Dans cette paroisse rhétaise rurale et viticole, la population était avant tout sédentaire, principalement en raison de la monoculture de la vigne-7-. Les Bonin de la Couarde n'ont pas fait exception à la règle-8-. Cependant, malgré l'enracinement des familles rhétaises, il s'est trouvé aux XVIIe et XVIIIe siècles plus d'une centaine d'insulaires, dont mon ancêtre, à prendre le large dans le but de s'établir en Nouvelle-France ou aux Antilles-9-. On ignore les motifs précis avant poussé Nicolas Bonin et ses congénères rhétais à quitter leur terre natale. On peut présumer que, pour la plupart, l'esprit d'aventure a joué un rôle certain. Mais un autre facteur, en l'occurrence la situation patrimoniale des futurs émigrants, semble avoir pesé lourdement dans leur décision. Dans ce pays de petits propriétaires que formait l'île de Ré, il était alors courant d'élaborer des stratégies complexes en vue de préserver les biens fonciers et l'exploitation familiale. Les parents y voyaient là le seul moyen d'empêcher la parcellisation à l'extrême de leurs biens-10-; en effet, il arrivait fréquemment, lors d'une succession, que plusieurs personnes se partagent un simple logis-11-. Pour échapper en partie à cette contrainte socio-juridique, des parents n'hésitaient pas à exclure certains enfants de leur part des successions, au mépris du mode de dévolution égalitaire prescrit par la coutume de Paris-12-. Dans la majorité des cas, l'enfant qui faisait les frais de ce système pour la succession de l'exploitation familiale était le second des garçons. Nicolas Bonin correspondait exactement à cette définition. L'historienne Claire Lambert va même jusqu'à émettre l'hypothèse selon laquelle certains parents auraient nettement favorisé le départ d'un ou plusieurs membres de leur famille, toujours dans le but de préserver le patrimoine familial, et ce afin de confier la gestion de l'exploitation à l'aîné des fils -13-. Quant à savoir si ces départs furent volontaires ou forcés, Lambert estime que les sources existantes ne permettent pas de répondre à la question-14-. La seule chance réelle qu'avaient ces laissés pour compte de s'établir passait par l'émigration, surtout outre-Atlantique, depuis La Rochelle.

Chose certaine, Nicolas Bonin a fait partie du contingent d'immigrants venus en Nouvelle-France dans le but d'améliorer leur sort-15-. Son surnom de « Saint-Martin » témoigne de son lieu de provenance. Cependant, la date précise de son arrivée dans la colonie ainsi que son statut de migrant posent toujours problème. Je compte d'ailleurs approfondir la question dans un prochain article.

Un mini-clan à Contrecoeur

La première trace officielle de Nicolas Bonin en Nouvelle-France date de 1675. Son nom apparaît le 23 décembre dans un contrat de vente, passé devant le notaire Ménard, à Contrecoeur, entre le « vandeur » Pierre Guignard dit Doslonne et Claude Jodoin. La terre concédée est située « sur le devant aud Le fleuve S[ain] t Laurans daustre Costé a Claude bourgois, au bout des trante arpans aux terres dudit Seigneur non Concedéé Et de laustre Costé a Nicollas bonnin dit S[ain] t marthin... »-16-. Le 9 avril de l'année suivante, Nicolas Bonin devient parrain de Nicolas Charron (auquel il donne son prénom), fils de Pierre Charron et de Catherine Pillat. Il dit alors résider à Contrecoeur, comme « fermier de M. de Contrecoeur à la Pointe-à-Vigneux »-17-; cette terre est en fait contiguë à l'ouest à la seigneurie de Vitré (comprise de nos jours dans la municipalité de Verchères). Par la suite, on le retrouvera parrain de Marie-Madeleine et Marie-Anne Émery (13 mars 1678 et 20 mars 1692) - deux futures belles-soeurs - ainsi que de Joseph Favreau (28 mars 1683) et de Catherine Brunet (7 février 1687)-18-.

Comme le montre le recensement de 1681, les familles d'Antoine Émerv dit Coderre, de Pierre Favreau dit Deslauriers, de Jean Brunet dit la Sablonnière et de Jean Coitou dit Saint-Jean font partie avec Nicolas Bonin, des quatorze ménages qu'on dénombre dans la seigneurie du sieur de Contrecoeur-19-. Mon ancêtre déclare alors posséder un fusil et deux arpents en valeur. Entre-temps, il a - on vient de le voir - commencé à nouer des liens étroits avec certains de ses voisins. C'est le cas notamment d'Antoine Émerv et de Pierre Favreau, deux anciens soldats du régiment de Carignan-Salière, compagnie de Contrecoeur. En 1681, la terre que possède Nicolas Bonin jouxte alors celle de Coderre-20-qui, quelques années plus tôt, a occupé la charge de syndic, c'est-à-dire de représentant élu des habitants de la seigneurie de Contrecoeur-21-. Ce voisinage étroit entre les deux hommes n'est certes pas étranger au fait que Nicolas Bonin contractera mariage, le 19 novembre 1684, avec Marie Émery âgée de 13 ans, l'aînée des filles d'Antoine Coderre et de Marie Devault, une fille du roi-22-.

En vertu du contrat, l'époux accordait à son épouse un douaire de 200 livres, à prendre sur ses biens « les plus beau Et Clers », avec un préciput égal et réciproque de 50 livres en faveur du survivant-23-. Détail à souligner : comme la plupart des habitants de l'époque, Nicolas Bonin et sa femme, Antoine Émery et Marie Devault, ainsi que les témoins Pierre Favreau et Jean Coitou déclarent à cette occasion « ne Sçavoir escrisre ni Signer ». Au sein de ce « clan élargi » de Contrecœur, Jean Brunet est le seul qui aura appris avec le temps à signer son nom-24-.

Les épousailles du couple ont lieu à Contrecoeur, le lundi 8 janvier 1685, «apres les fiancailles et la publication de trois Bans»; Pierre Favreau et Jean Coitou assistent à la cérémonie à titre de témoins-25-. Durant près d'un quart de siècle, Bonin, Émery et Favreau formeront à leur manière un mini-clan au sein de la seigneurie de Contrecoeur, une communauté définie tantôt par des relations d'affaires -26-, tantôt par des liens de parenté -27-.


Acte de mariage entre Nicolas Bonin et Marie Hemerie  (Emery)

L'exode

Ces liens seront d'ailleurs raffermis dans l'adversité. Ainsi, au cours de la décennie 1680-1690, les marchands et fonctionnaires d'Albany exhortent les Iroquois à ravager les établissements français-28-. Cet épisode s'inscrit dans le contexte de la « petite guerre » qui oppose, depuis trente ans, les Iroquois aux Français de la colonie dans le but de se rendre maître du commerce des fourrures de l'Ouest.

Les raids iroquois, souvent meurtriers, sur les deux rives du Saint-Laurent créent une véritable psychose chez les colons français, avec pour résultat l'exode d'un très grand nombre d'habitants des seigneuries menacées-29-. Nicolas Bonin, Antoine Émery, Pierre Favreau, Jean Brunet et Jean Coitou en font partie. Brunet et Coitou sont les premiers à partir -30-!, suivis peu après par Favreau-31-. Entre-temps, Marie Devault est décédée le 6 décembre 1687, à Repentigny, six semaines après l'accouchement de son onzième enfant, Marie, morte elle aussi deux jours auparavant -32-. Six mois plus tard, le 5 juin 1688, Émery Coderre contracte mariage devant le notaire Moreau avec Marie-Anne Favreau, la fille aînée de son ancien compagnon d'armes-33- et de Marie Benoît. Puis, au printemps 1690, c'est au tour de Nicolas Bonin, de son beau-père et de leur famille de déserter Contrecoeur pour trouver asile dans la région de Boucherville. Il faut se rappeler que les 4 et 5 août de l'année précédente est survenu ce qu'il est convenu d'appeler le massacre de Lachine. L'attaque d'une grande férocité devait se solder par la mort ou la capture d'environ 90 habitants et la destruction de la plus grande partie des habitations, depuis le Saut Saint-Louis jusqu'au Bout-de-l'Île -34-. Le carnage, par son ampleur, a répandu la terreur partout dans la colonie, et a de toute évidence convaincu Nicolas Bonin et ses proches de se réfugier, eux aussi, en un lieu moins exposé aux incursions iroquoises. Leurs appréhensions s'avèrent fondées puisque, à l'automne 1691, les Iroquois surgissent à l'improviste dans les seigneuries de Saint-Ours et de Contrecoeur ;« ils brûlent plusieurs habitations et exercent des ravages durant huit jours » -35-.

Émery et Favreau s'établissent sur les terres du seigneur Pierre Boucher, pour lequel ils travailleront comme fermiers durant une dizaine d'années -36-. Pour sa part, Nicolas Bonin fait affaire avec les fils de Pierre Boucher; d'abord avec Lambert, sieur de Grand Pré, duquel il prend à bail, le 1er  mai 1690, pour trois ans, une terre pour la moitié des produits -37-.

Puis, le 19 avril 1694, Ignace Boucher, sieur de Grosbois, lui loue une terre avec maison et grange sise à la Grande-Île Saint-Joseph, communément appelée Île Grosbois -38-. Les conditions du contrat prévaudront, comme le souligne à deux reprises le notaire Moreau dans l'acte, « pour autant que La guerre des Iroquois durera » -39-. Hormis quelques accrochages, les hostilités, dans leur forme la plus meurtrière, cessent véritablement en 1698-40-. Trois ans plus tard, la signature du traité de la Grande Paix de Montréal mettra un terme définitif aux guerres impliquant toutes les tribus de l'Est, dont les Iroquois.

On sait que Nicolas et son beau-père sont restés à Boucherville au moins jusqu'en 1699 -41-. A partir de cette date, le cours normal des choses a repris un partout dans la colonie française. Plusieurs des enfants de Marie et de Nicolas sont nés à Boucherville ou à l'Île Grosbois -42- durant cet exil forcé. Avec le calme revenu, il est permis de penser que la famille Bonin n'a pas tardé à retrouver son habitation désertée de Contrecoeur. On sait en tout cas que Nicolas et les siens y sont en 1705, car le dernier enfant du couple, Pierre, y naît le 23 avril et y est baptisé le surlendemain -43-.

 

Carte de M. Deshaies, 1686 (tirée de André Lafontaine :
Recensement annoté de la Nouvelle-France, 1681, Sherbrooke, 1981)

 

La seconde période hors de Contrecoeur

Mais Nicolas ne s'installe pas à demeure à Contrecoeur, du moins pas encore. Il décide entre- temps d'aller habiter sur une terre concédée par les Messieurs de Saint-Sulpice et, peu après, il déménage dans le fief du sieur de la Corne. Coïncidence ou pas, il se trouve ainsi à suivre les traces de son beau-père qui l'aura précédé en ces deux endroits quelques années plus tôt-44-.

Nicolas Bonin franchit donc le fleuve pour aller s'installer sur la rive opposée, à Saint-Sulpice, apparemment après l'été 1711-45-. Chose certaine, le 23 janvier 1713, alors qu'on le dit « habitant » du lieu-46-, il vend à son beau-frère Nicolas Joanne-47- une concession de trois arpents de front par vingt arpents de profondeur, située dans cette même seigneurie, au prix de 160 livres-48-. Deux ans plus tard, Nicolas Bonin est de retour sur la rive sud; on sait qu'il habite alors le fief du sieur Jean-Louis de la Corne-49- une dépendance de la seigneurie de Contrecoeur située juste à l'est de celle-ci, où Antoine Émery, son beau-père, écoule les derniers moments de sa vie. Ce dernier, qui a entre-temps fait don à son fils Antoine de la terre qu'il y possédait, s'éteint au début de l'année 1715-50-. Le 15 avril suivant, sa veuve, Marie-Anne Favreau, fait procéder par le notaire Tétreau à l'inventaire des biens du défunt. L'acte nous révèle que les dix enfants issus de leur union sont toujours vivants-51-. Nicolas Bonin est présent à cette occasion-52-. Le même jour, lui aussi fait appel au notaire Tétreau pour régler certaines affaires de famille. D'abord, son épouse et lui font cession pour 45 livres des droits successifs de feu Antoine Émery dit Coderre, à Marie-Anne Favreau, leur belle-mère-53-. Nicolas consent également à cette dernière un bail à ferme d'une terre de dix arpents de front par deux lieues de profondeur -54-au fief de la Corne.

Les dernières années

Mon ancêtre, qui a maintenant dépassé la soixantaine, apparaît comme un fermier plutôt prospère, et suffisamment à l'aise pour s'acheter, le 1er mai 1715, un banc dans l'église de Contrecoeur-55-. Dans le contrat de concession, il est dit que le « preneur et Reteneur [paiera] Cinq livres de rentes annuelles et perpétuelles non Rachettables » pour la jouissance dudit banc-56-, lequel se trouve être « le troisiesme du Costé de levangille » dans l'église, soit du côté gauche, vu des fidèles, de l'autel et de la nef -57-!. Soulignons que le même jour, dans la même paroisse, le notaire Tétreault « baille et assigne » cinq autres bancs d'église, notamment à François Volant, seigneur de la Pointe-à-Vigneux et Madeleine Vieupon son épouse, à Pierre Ménard, capitaine de milice et Suzanne Laporte, son épouse, ainsi qu'à Gabriel Giard, second marguillier de la paroisse, et Geneviève Favereau [sic] son épouse-58-. Détail singulier, Nicolas Bonin est le seul des six « preneurs » en question à ne pas avoir d'épouse nommée, le banc semblant réservée « p[ou]r Luy Ses Enfans et descendans... »-59-.

Du mini-clan du début, il ne reste plus que Nicolas Bonin. Pierre Favreau est décédé depuis sept ans déjà, soit le 26 mai 1708, à Contrecoeur, toujours débiteur à sa mort d'une somme de 24 livres, 1 sol et 6 deniers à un marchand-60-. Une fin de vie pour le moins difficile, qui contraste avec la bonne fortune dont a joui son ancien compagnon d'armes Coderre, sans mentionner celle de Nicolas Bonin. Mais ce dernier et sa femme ne sont pas pour autant à l'abri du malheur; à preuve, leur fille aînée Marie-Madeleine meurt, vraisemblablement d'une maladie, à l'Hôtel-Dieu de Montréal à l'âge de 21 ans, et est inhumée le 14 juillet 1708-61-. A ce deuil succède toutefois, deux ans plus tard, un heureux événement : le couple marie pour la première fois un de ses enfants, Angélique, 18 ans, à Mathieu Coitou, le fils d'un ancien voisin-62-. Même s'il est un fermier qui a réussi, Nicolas n'ignore pas qu'un artisan est en général mieux rétribué qu'un laboureur, et donc plus apte à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille-63-.

C'est sans doute pourquoi il décide, le 15 avril 1715, d'engager son fils Antoine-Marie, comme apprenti pour une durée de huit mois, au tisserand Jacques Louvois afin que celui-ci lui apprenne son métie -64-. L'année suivante le fils aîné des Bonin, qui s'appelle Nicolas comme son père, succombe au goût de l'aventure en décidant de devenir « engagé pour l'Ouest ». Il partira donc pour les Pays d'en Haut. Le 30 avril 1716, chez le notaire Jean-Baptiste Adhémar, il signe un contrat d'engagement d'un an, en qualité de voyageur au Détroit, à Jacques Charbonnier, marchand de Ville –Marie-65-. L'engagement stipule que Nicolas Bonin doit aller « au fort de Pontchartrain au Détroit du lac Erié [...] En montant amener un Canot de marchandiSes Et En DeSSendantz [...] amener un Canot charges de pelteries... ». Il faut savoir que pour se rendre au Détroit en remontant l'Outaouais, il fallait parcourir une distance de 300 lieues et une trentaine de portages, un épuisant périple d'environ sept semaines-66-.

Comme la plupart de ceux qui s'adonnent à la traite des fourrures, le jeune homme a vu dans cette activité lucrative mais néanmoins dangereuse, le moyen de faire rapidement de l'argent pour ensuite s'établir. De fait, en vertu du contrat d'engagement, Nicolas Bonin recevait 900 livres « pour Ses Gages et Salaires pour Lad [lie] année [...] » payés par le marchand à son retour-67-. Une somme qui, à l'époque, correspondait à trois fois le salaire d'un chirurgien, et dix fois celui d'un soldat-68-. Notre engagé se voyait accordé le droit « Du mieux qu'il lui [était] poSSibles [de] faire Son proffit » du troc des marchandises contre les pelleteries. Il était notoire à l'époque que « les coureurs des bois faisaient plus d'argent que n'importe quel jeune de leur âge resté dans la colonie »-69-. Dès son retour, il ne tarde d'ailleurs pas à épouser, le 24 octobre 1718, dans la paroisse Très-Sainte­Trinité de Contrecoeur, Catherine Giard-70-.

Nicolas Bonin dit Saint-Martin a la chance de voir sa progéniture se multiplier jusqu'à la troisième génération avec la naissance, de son vivant, de sept petits-­enfants dont un petit fils qui assure ainsi la transmission de son patronyme-71-.

Puis le dimanche 5 juillet 1721, l'ancien immigrant rhétais décède, à 67 ans, à Contrecoeur, Il y est inhumé le lendemain-72-. Son épouse Marie Émery, s'éteint quant à elle le 27 décembre 1754 dans la même paroisse de Très-Sainte-Trinité-de-Contrecoeur à l'âge vénérable de 84 ans-73-, dans l'ignorance que la colonie française vivra bientôt un profond bouleversement.

 

 

Addenda : mariage de Louis Bonin et de Marie Josneau

Alors que la rédaction de cet article était déjà terminée, Albert Bulteau, généalogiste à Bois-Plage (courriels reçus le 20 et 25 août 2005) m'a communiqué des renseignements nouveaux en ce qui a trait à la mère de Louis, père de Nicolas Bonin dit Saint-Martin. Contrairement à ce qu'affirme Claire Lambert dans sa notule biographique sur mon ancêtre (op.cit, note 2, supra) selon qui la mère de Louis était une certaine Anne Buchard, il n'y avait pas en fait de Buchard sur l'île de Ré à cette époque. En revanche, des indices laissent croire que Nicolas l'Aimé, père de Louis, se serait remarié en secondes noces avec une dénommée Anne Brizard.

D. B.

Toronto, Ontario
danielbonin@sympatico.ca


 

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Je dédie cet article à la mémoire de mon père, Guy Bonin. Je tiens également à remercier le comité éditorial de la revue pour ses commentaires, corrections et suggestions.

Michel Langlois, Dictionnaire biographique des ancêtres québécois (1608-1700) [DBAQ], tome 1, La Maison des ancêtres/Archives nationales du Québec, Sillery, 1998, p. 226-227, et R. P. Archange Godbout, Nos ancêtres au XVIIe siècle. Dictionnaire généalogique et biographique des familles canadiennes, Extrait du Rapport de l'archiviste de la province de Québec, 4e livraison, (non daté), p. 355-56. On trouve d'autres références à Nicolas Bonin dit Saint-Martin, notamment dans Claire Lambert, Une contribution de l'Île de Ré au peuplement de la Nouvelle-France : la paroisse de Saint-Martin au XVIIe siècle, mémoire de maîtrise T.E.R., Université de La Rochelle, 1998-1999, en particulier la notule biographique de Nicolas Bonin dit « Saint-Martin », p.16-20 en annexe Azarie Couillard-Després, Histoire de la Seigneurie de Saint-Ours, 1ère  partie, Montréal, Imprimerie des Sourds-muets, 1915, p. 63-69, 329-330 ; René Jetté, Dictionnaire généalogique des familles du Québec des origines à 1730, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal,1983, p. 127, sans oublier le Fichier Origine: n° 240452.
http://www.fichierorigine.com/detail.php?id=482

BMS La Couarde. L'erreur de l'abbé Cyprien Tanguay, pour qui Nicolas Bonin a été baptisé en 1655 à Saint-Martin-de-Ré, est passée inaperçue pendant plus d'un siècle. Voir Tanguay, Dictionnaire généalogique des familles canadiennes (depuis la fondation de la colonie jusqu'à nos jours), vol. 1, province de Québec, Eusèbe Senécal, imprimeur-éditeur, 1867, p. 66. Il faut dire, à sa décharge, que Tanguay a vraisemblablement établi l'année de naissance de Nicolas Bonin d'après l'âge que ce dernier avait déclaré au recensement nominatif de 1681, soit 26 ans, même si en réalité il est bel et bien âgé alors de 27 ans. Pour ajouter à la confusion, lors de sa confirmation le 13 juin de cette même année 1681, Nicolas Bonin déclare avoir ..25 ans. Cette ambiguïté quant à l'âge s'expliquerait, suivant Archange Godbout, par le fait qu'à l'époque « les jeunes ont tendance à se rajeunir et les vieux à se vieillir... ». La création du Fichier Origine, qui a élargi l'accès aux sources généalogiques françaises, aura permis de rectifier cette erreur séculaire. Voir Programme de recherche en démographie historique [PRDH], Répertoire des actes de baptême, mariage, sépulture et des recensements du Québec ancien, publié sous la direction d'Hubert Charbonneau et Jacques Légaré, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, vol. 6, 2e édition, 1991, p. 267 Francis-Joseph Audet, Contrecœur : famille, seigneurie, paroisse, village, Montréal, G. Ducharme, 1940, p. 127; et R. P. Archange Godbout, op. cit., p. 4.

Un neuvième enfant, l'aînée, est morte en 1708. Voir Jetté, op. cit., p. 127.

Huit enfants nés entre le 4 août 1648 et le 24 mai 1665, BMS La Couarde.

Le Bois et la Couarde étaient désignées alors « fillettes de Saint-Martin ». Courriel d'Albert Bulteau, généalogiste à Bois-Plage, 5 février 2003.

Claire Lambert et Yves Landry, « La reproduction sociale dans les familles françaises des immigrants partis de l'île de Ré au Canada au XVIIe siècle » dans Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 55,no3 , hiver 2002, p. 356-362.

Le patrimoine foncier du père de Nicolas, Louis, laboureur à la Couarde, et plus tard, celui de Pierre Bonin, saunier de son état et frère aîné de mon ancêtre, étaient en partie liés au négoce de la vigne. Lambert, op. cit., p. 17-18 de l'annexe.

André Guillemette, « L'émigration rhétaise en Nouvelle-France », dans Mémoires de la Société généalogique canadienne-française, vol. 42, n° 1, printemps 1991, p. 43-50.

Pour éviter la dilapidation du patrimoine, la famille Bonin de la Couarde a obtenu de l'évêque de La Rochelle des dispenses de consanguinité du troisième ou quatrième degré de parenté. De plus, on a relevé chez les Bonin une dizaine de mariages consanguins entre 1671 et 1690, une pratique apparemment répandue dans l'Ile de Ré. Lambert, op.cit., p.70.

Ibid., p. 66. Il n'était pas rare non plus d'assister à des situations aberrantes, comme la construction de murailles (!) dans le but de séparer des parties d'une même maison.

Ibid., p. 70.

Ibid., p. 76.

Lambert, op. cit., p. 77.

On n'ignorait pas en France que le futur colon au Canada était assuré de recevoir, moyennant une infime redevance, un quasi-domaine en comparaison du « misérable lopin dont il serait très hypothétiquement devenu propriétaire un jour en mère-patrie. », Robert Lahaise et Noël Vallerand, La Nouvelle-France, 1524-1760, Montréal, Lanctôt Éditeur, 1999, p. 74-75.

Archives nationales du Québec à Montréal, greffe Pierre Ménard, 23 décembre 1675, n° 28. Contrairement à ce qu'affirme Michel Langlois (op. cit., p. 226), Nicolas Bonin n'était pas présent à la transaction ; seuls agissaient alors comme témoins Pierre Charron et Antoine Dupré dit Rochefort, en présence de monsieur de Contrecoeur et du notaire Pierre Ménard.

PRDH, op. cit., vol. 5, p. 7. Le prêtre officiant au baptême, Pierre Decaumont, a calligraphié, vraisemblablement au son, le patronyme de mon ancêtre qui devient alors « Bonet » sous sa plume.

PRDH, op. cit., vol. 5, p. 28, 655, 679 et 683.

PRDH, op. cit., vol. 6, p. 267. Au total 69 personnes vivaient à Contrecoeur au moment du recensement.

Ibid.

Langlois, DBAQ, op. cit., t. 2, p. 188 et Marcel Trudel, La Nouvelle-France par les textes. Les cadres de vie, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 2003, p. 223.

Voir Yves Landry, Orphelines en France, pionnières au Canada. Les Filles du roi au XVIIe siècle suivi d'un Répertoire biographique des Filles du roi, Montréal, Léméac, 1992, p. 306-307.

ANQ-M, greffe Pierre Ménard, 19 novembre 1684.

ANQ-M, greffe Antoine Adhémar, 15 avril 1697. Douze ans plus tôt, Jean Brunet déclarait lui aussi «ne Sçavoir escrire ny Signer» ; c'était lors de l'inhumation d'Anne «Hemery», âgée de douze jours seulement, dixième enfant du couple Émery-Devault. Voir ANQ-M, acte de sépulture rédigé par le prêtre-curé Benoît Duplein, 4 janvier 1685.

Dans l'acte de mariage rédigé par le prêtre Benoît Duplein, le nom de Coitou a été déformé pour devenir « Couetton ». ANQ-M, 8 janvier 1685.

Le 6 juin 1678, Nicolas Bonin vend à Pierre Favreau dit Deslauriers une terre de deux arpents de front par trente arpents de profondeur pour la somme de 80 livres. Voir Langlois, DBAQ, op. cit., t.1, p. 226.

Voir infra, dans cette partie. Jean Coitou dit Saint-Jean gravite également autour du trio. En plus d'assister au contrat de mariage et au mariage de Nicolas Bonin et de Marie Émery, un de ses fils, Mathieu, épousera en secondes noces, en 1710, la troisième fille du couple, Angélique. PRDH, op. cit., vol. 5, p. 685 et Jetté, op. cit., p. 127.

W.J. Eccles, Frontenac, Montréal, Éditions HMH, 1963, p. 106-112.

Au printemps 1692, les deux tiers des habitants de Contrecoeur ont abandonné leur terre, certains depuis plusieurs années déjà, à cause de la guérilla iroquoise, comme l'atteste l'inventaire des biens meubles et immeubles de feu Monsieur de Contrecoeur, Antoine Pécaudy, rédigé le 10 avril 1692 (quatre ans après son décès). Album-souvenir du 325e anniversaire de Contrecoeur, 1994, p.128-29. ANQ-M, greffe Bénigne Basset, 10 avril 1692.

Jean Coitou et Jean Brunet ont fui Contrecœur dès 1687-88 (sans doute à la suite du raid sanglant des Agniers, à Chambly, en 1687) pour s'installer respectivement, qui à Pointe-aux-Trembles, qui à Montréal. Voir Langlois, DBAQ, op. cit., t.1, p. 302 et 453. (Voir aussi le lien suivant http://societehistoirechambly.org/services/html/chambly1681.html).

Pierre Favreau quitte pour sa part Contrecoeur en 1688. Il déclare alors être «fermier en L'Isle de St Joseph appartenant a M. Boucher», à Boucherville. ANQ-M, greffe Michel Moreau, 5 juin 1688.

Jetté, op. cit., 403. Les décès qui survenaient au-delà de la première semaine de l'accouchement étaient causés en grande partie par les fièvres puerpérales. Les femmes rendues à leurs huitièmes couches ou plus, et âgées de plus de 35 ans, s'avéraient particulièrement vulnérables. Voir Landry, op. cit., p. 245-246.

ANQ-M, greffe Michel Moreau, 5 juin 1688. L'acte de mariage semble avoir été perdu.

Hélène Lamarche, « Les habitants de Lachine et le massacre de 1689 », Mémoire de la Société généalogique canadienne-française, vol. 50, no.3, automne 1999, p. 189-229.

Couillard-Després, op. cit., p. 90.

Langlois, DBAQ, op. cit., t. 2, p. 188-189, 222.

Langlois, DBAQ, op. cit., t. 1, p. 227 et Godbout, op, cit., p. 355. Nicolas Bonin se dit alors « fermier de M. de la Brocquerie », lequel agissait comme procureur du sieur de Grand Pré. Voir les actes de baptême de Marie-Anne Emery (20 mars 1692) et d'Angélique Bonin (10 avril 1692), dans PRDH, op. cit., vol. 5, p. 28.

ANQ-M, greffe Michel Moreau, 19 avril 1694.

Ibid.

Eccles, op. cit., p. 148-149.

Joseph Bonin naît et est baptisé le 22 janvier 1699 à Boucherville. Jetté, op. cit., p. 127. Voir aussi Langlois, DBAQ, op. cit., t. 2, 1999, p. 189. Pierre Favreau, quant à lui, va demeurer dans la région de Boucherville jusqu'en 1704. Langlois, DBAQ, op. cit., t. 2, p. 222.

Marguerite et Louis, deux enfants du couple dont on ignore la date de naissance, sont peut-être nés aussi à Boucherville. Jetté, op. cit., p. 127. Antoine Emery, beau-père de Nicolas, n'est pas en reste : Marie-Anne Favreau et lui auront cinq de leurs enfants à Boucherville. Au surplus, les trois derniers enfants du couple Favreau-Benoît, qui en comptera treize, verront également le jour dans cette même localité. Ibid., p. 403, 414.

Ibid., p. 127.

ANQ-M, greffe Antoine Adhémar, 27 janvier 1699 et ANQ-M, greffe Jean-Baptiste Tétreault ou Tetro [sic], 11 mars 1713.

ANQ-M, greffe Antoine Adhémar, 23 janvier 1713.

Ibid. Pour l'exécution du contrat, il y est précisé que Nicolas Bonin « a Esleu Son Dom[ici]ile [à Ville Marie] en La maiSon de Jean Brunet La Sablonnière » avec lequel il a manifestement conservé des liens privilégiés.

Nicolas Joanne a épousé Marguerite Émery, une des sœurs de Marie. Jette, op, cit., p. 607. Lorsqu'il se marie le 24 septembre 1708, Nicolas Joanne (ou Jouane) déclare être soldat. Il est alors vraisemblablement sous les ordres du seigneur Louis DeLacorne, écuyer et «capitaine d'une compagnie du détachement de la marine» - mieux connue sous le nom de Compagnies franches de la marine - qui assiste à son mariage. PRDH, acte n° 90554.

Michel Langlois fait erreur à propos de la date de cette transaction laquelle, indique-t-il, aurait eu lieu le 23 juin 1713. DBAQ, op, cit., t. 1, p. 227. Voir ANQ-M, greffe Antoine Adhémar, 23 janvier 1713.

Couillard Després, op. cit., p. 329.

Langlois, DBAQ, op. cit., t. 2, p. p. 189.

Couillard Després, op. cit., p. 329. L'acte fait mention aussi de cinq enfants toujours en vie, issus du premier mariage d'Antoine Emery. Ibid., p. 329-330.

Ibid.

ANQ-M, greffe Jean-Baptiste Tétreault, 15 avril 1715. Dix-huit ans plus tôt, en 1697, jour pour jour, Nicolas Bonin avait donné quittance d'une somme de 150 livres que lui versa Antoine Emery afin de renoncer aux droits de succession de Marie Devault, sa première belle-mère décédée en 1687. Jean Brunet « de Ville-Marie », fut témoin à cette occasion. ANQ-M, greffe Antoine Adhémar, 15 avril 1697.

Godbout, op. cit. p. 356.

ANQ-M, greffe Jean-Baptiste Tétreault, 1er mai 1715.

Ibid. La possession d'un banc à l'église, privilège réservé d'ordinaire aux notables de l'endroit, confère à son détenteur un prestige certain aux yeux des autres paroissiens.

http://cendronpclub.fr/nannay_1685_2.htm

Gabriel Giard a épousé en secondes noces Geneviève Favreau, fille de feu Pierre Favreau et de Marie (Marthe) Benoist, le 21 juillet 1710, à Contrecœur. PRDH, acte n° 90559. Après le décès de sa deuxième femme, Giard contracte mariage devant le notaire Jean-Baptiste Adhémar, le 5 octobre 1717, avec Suzanne Ménard, fille du capitaine de milice de Contrecoeur. PRDH, acte n° 95218.

On peut présumer que l'épouse de Nicolas Bonin, Marie Émery, devait souffrir d'une incapacité quelconque l'empêchant d'assister aux offices religieux.

Langlois, DBAQ, op, cit., t. 2, p. 222. Sa veuve, Marie Benoît, lui survivra jusqu'en 1733 et non pas 1725 comme l'affirme René Jetté. Voir PRDH, acte n° 182106 et Jetté, op. cit., p. 414.

Jettée, op, cit., p. 127. Selon l'acte de sépulture, « Madelene Bonain » est décédée à « l'âge de vingt-­trois ans ». Registre des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Notre-Dame de Montréal, Il était fréquent à l'époque qu'on se trompe sur l'âge des défunts. Ainsi, à leur décès, Nicolas Bonin et Marie Emery seront respectivement rajeunis ou vieillis de quelques années.

Godbout, op.cit, p. 356. Les nouveaux époux ont contracté mariage devant le notaire Nicolas Senet le 6 octobre 1710, mais l'acte de mariage est manquant.

II en a pour preuve ses anciens voisins, tels le boucher Jean Brunet et le maître taillandier Jean Coitou, ce dernier devenu , comme on vient de le voir, le beau-père de l'une des filles du couple Bonin. Les artisans dont le métier se pratique en atelier ou qui possèdent leur propre boutique, peuvent demeurer actifs toute l'année, leur permettant ainsi de bien vivre. Voir André Lachance, Vivre à la ville en Nouvelle-­France, Montréal, Libre Expression, 2004, p. 74-79.

Langlois, DBAQ, op. cit., t.1, p. 227. Le contrat d'engagement est toutefois introuvable aux Archives nationales du Québec à Montréal.

ANQ-M, greffe Jean-Baptiste Adhémar, 30 avril 1716.

Marcel Bénéteau, « Le Détroit, une colonie française au coeur de l'empire » dans Trois siècles de vie française au pays de Cadillac, Windsor, Les Éditions Sivori, 2002, p. 31-45.

ANQ-M, greffe Jean-Baptiste Adhémar, 30 avril 1716.

Georges-Hébert. Germain, Les coureurs des bois : la saga des Indiens blancs, Montréal, Libre Expression, 2003, p.71.

Ibid., p. 59.

PRDH, acte n° 90576. Godbout situe erronément à Saint-Ours le lieu du mariage. Voir Godbout, op.cit., p. 356. Le beau-père de Nicolas, Gabriel Giard, avait précédé son gendre dans les Pays d'en Haut, en s'engageant lui aussi pour l'Ouest le 30 mai 1705. Jetté, op. cit., p. 493.

Soit Jean-Baptiste Bonin, premier enfant de son fils Nicolas et de (Marie) Catherine Andegrave Giard, né le 10 juillet 1719, baptisé le lendemain sans prénom. Marie-Josèphe, deuxième enfant du couple, naît et est baptisé le 5 septembre 1720. Nicolas Bonin aura cinq autres petits-enfants de sa fille Angélique et de son gendre Mathieu (Jean) Coitou, soit Marie (née vers 1710), Joseph (baptisé le 5 février 1714), Jean-Baptiste (né et baptisé le 30 décembre 1715), Françoise-Marguerite (née le 10 avril 1719) et Jean-Louis (né le 5 octobre 1720). PRDH, actes nos 90233, 90267, 90221 et 90273. Jetté, op, cit., p. 264. S'agissant du baptême de Joseph Coitou, le PRDH, en citant le dictionnaire Tanguay, a commis une erreur de retranscription : la date n'est pas le 5 décembre 1714 mais bien plutôt le 5 février de la même année. Voir Tanguay, op, cit., troisième volume, p. 107, et PRDH, acte n° 90172.

ANQ-M, acte rédigé par Louis De la Faye, 6 juillet 1721. Godbout confond le lieu de la sépulture, soit Contrecoeur, avec Saint-Ours. Op. cit., p. 356.

PRDH, op, cit., vol. 41, 1988, p. 395. L'acte de sépulture, rédigé par le prêtre Petit, désigne la défunte sous le nom d'« Élisabeth Emmery ». On comprend mal pourquoi Marie est devenue Élisabeth, mais il s'agit sans aucun doute de la même personne puisque le nom de Nicolas Bonin y figure en tant qu'époux décédé, et que l'âge attribué à la défunte est de 87 ans même si, en réalité, Marie Emery serait morte à 84 ans.