Familles Bonin

 

Mille et une Chansons

 

 

Elzéar Bonin est l'auteur d'un autre livre "Recueil de Mille et une Chansons"
Il fut commencé et terminé à l'automne 1928, au grand séminaire de Nicolet.
Ce livre me fut prêté par cousine Yolande Labonté qui vient de le retrouver après une absence de 30 ans
Son désir est de nous permettre de le publier sur l'internet pour le partager avec nous tous.
C'est un recueil contenant 375 pages écrites au dactylo ainsi qu'à la main, et consiste d'environ 1000 chansons.
Comme le classement est pêle-mêle, une copie suivant la progression de la recopie sera publiée afin de permettre
à mon frère Jean-Louis de m'aider avec le classement et la rédaction d'un index afin de faciliter la recherche.

Ce manuscrit est recopié intégralement à partir de l'original rédigé par Elzéar Bonin

 

Rappelle-toi, Jeanne!

  1. Je pars demain, je te laisse, mignonne,
    Un souvenir de nos belles amours
    Voilà : l’hiver et les brises d’automne
    Vont emporter le meilleur de nos jours
    Je vais revoir mon pays solitaire
    Mon pauvre cœur, Jeanne, va se briser
    Car loin de toi le bonheur éphémère
    S’envolera dans ton dernier baiser.

    Refrain :
                     Quand reviendra ce beau soleil d’automne
                      Garde en ton cœur un souvenir de moi
                      Si l’espérance un moment t’abandonne
                       Rappelle-toi, Jeanne, rappelle-toi.
  2. Rappelle-toi la riante vallée
    Les frais ruisseaux, les rivages charmants
    Les rêves d’or dans la nuit étoilée
    Les grands rochers témoins de nos sentiments,
    Bientôt la neige viendra couvrir la trace
    Des verts sentiers si chers aux amoureux
    Au ciel brumeux votre étoile s’efface
    On ne peut pas être heureux.
  3. Rappelle-toi dans les jours de tendresse
    Quand te donna les baisers d’autrefois
    Tu me disais : Je l’aimerais sans cesse
    Et le soleil empourprait le grand bois
    Jusqu’au printemps, ô ma brune hirondelle !
    Tu vas t’envoler loin de moi
    Au nid désert, reviendra-tu fidèle
    Me rendre encore le courage et la foi ?
  4. Rappelle-toi dans ton âme si pure
    Tous ces baisers qui ne reviendront
    Rappelles-toi ce que l’amour murmure
    Durant l’été dans ces sentiers perdus
    Garde, ma Jeanne, au fond de ta pensée
    L’espérance aux plus tendres souvenirs
    Que le destin n’a jamais effacés
    Que les hivers n’auront jamais pu flétrir.

De Mlle Lajeunesse

 

 

 

Il fait si bon près de toi

Refrain

Il fait si bon près de toi,
Que j’y passerais ma vie.
Dans tes deux bras berce-moi
Car il faut que j’oublie
Sans me demander pourquoi
Si je souffre ou si je t’aime
Va! malgré tout quand même
Garde-moi tout près de toi.

  1. Eh! oui, parbleu, j’ai cherché le bonheur
    J’ai cru l’avoir après d’un autre cœur
    Puis, enfin, je voulais rire,
    Rire jusqu’au fou délire
    J’ai connu les baisers qui rendent fou,
    Les lèvres qui disent des mots très doux
    Et j’ai vécu l’heure exquise
    Qui grise.
  2. Enfin, j’ai cherché l’inconnu toujours
    Et voulait jeter un long cri d’amour,
    J’ai connu les jours moroses,
    Le néant de toutes choses,
    Si bien que le cœur à jamais brisé
    Je te reviens comme un oiseau blessé
    Qui bat de l’aile et qui traîne sa peine

 
Refrain : Il fait si bon…

 

HYMNE AU CHANT…

  1. Le chant, c’est le baume de l’âme,
    Quand l’âme est pleine de douleurs;
    C’est le cri d’amour de la femme;
    C’est l’écho, la voix, le dictame,
    Que Dieu fit pour charmer les cœurs
  2. C’est l’adieu qu’on jette au rivage
    Quand, quittant le pays natal,
    On voit, dans un lointain voyage,
    Un heureux ou pâle présage,
    Fortune, honneur ou sort fatal.
  3. C’est ce bruit qu’en la nuit sereine,
    On entend courir sur les flots;
    C’est la rame battant l’arène;
    C’est le vent dont la tiède haleine
    Endort les joyeux matelots.
  4. C’est le plaisir dans la souffrance,
    Dans l’angoisse c’est la gaieté;
    C’est une douce souvenance,
    Du bonheur, d’amour ou d’enfance,
    C’est l’espoir, c’est la volonté.
            


    Chant de la pluie

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville
Quelle est cette longueur
Qui pénètre mon cœur?
O bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un cœur qui s’ennuie,
O le chant de la pluie.

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écoeure
Quoi! nulle trahison,
Ce deuil est sans raison
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour & sans haine
Mon cœur a tout de peine

 

Les deux cœurs

  1. Le cœur que tu m’avais donné
    Ma douce amie, en gage
    Je l’ai perdu ni détourné
    Ni mis à fol usage.
    L’ai mêlé tout et tant au mien
    Que je ne sais plus quel est le tien
  2. Pourquoi vouloir les diviser
    A cette pensée je tremble,
    Sans effort pourrait-on briser
    Le nœud qui les rassemble
    Il faudrait déchirer le mien
    Hélas! peut-être aussi le tien
  3. A les séparer désormais
    Nous souffririons l’un l’autre,
    Laissons-les unir pour jamais
    Ce destin est le nôtre,
    Ne cherchons plus quel est le tien.
    Ne cherchons plus quel est le mien.

 

Adieu Hawaï !

1- Ile de rêve où je laisse mon cœur,
    Douce Hawaï aux parfums enchanteurs,
    A l’inverse de ton ciel bleu
    Je viens dire un suprême adieu.
   
2- Loin des tracas, sous ton gai firmament,
    Je viens de vivre un si tendre roman,
    Que j’emporte dans mon pays
    La vision d’un paradis.

Refrain

Adieu Hawaï, je pars aujourd’hui pour toujours,
Mais mon âme ravie
Je dois ses plus beaux jours
O terre bénie
C’est dans un merveilleux séjour
Ou tout est poésie
Que j’ai connu l’amour.

 

O Canada

  1. O Canada terre de nos aieux
    Ton front est ceint de fleurons glorieux
    Car ton bras sait porter l’épée
    Il sait porter la croix
    Ton histoire est une épopée
    Des plus brillants exploits
    Et ta valeur de foi trempée
    Protégera nos foyers et nos droits
  2. Sous l’œil de Dieu près du fleuve géant
    Le Canadien grandit en espérant
    Il est né d’une race fière
    Béni fut son berceau
    Le Ciel a marqué sa carrière
    Dans ce monde nouveau
    Toujours guidé par sa lumière
    Il gardera l’honneur de son drapeau
  3. De son patron précurseur du vrai Dieu
    Il porte au front l’auréole du feu
    Ennemi de la tyrannie
    Mais plein de loyauté
    Il veut garder dans l’harmonie
    Sa fière liberté
    Et par l’effort de son génie
    Sur notre sol asseoir la vérité
  4. Amour sacré du trône et de l’autel
    Remplis nos cœurs de ton souffle immortel
    Parmi les races étrangères
    Notre guide est la loi
    Sachons être un peuple de frères
    Sous le joug de la foi
    Et répétons comme nos pères
    Le cri vainqueur pour le Christ pour le Roi

 

Auprès de ma blonde

  1. Au jardin de mon père
    Les lauriers sont fleuries
    Tous les oiseaux du monde
    Vont y faire leurs nids

    Refrain

    Auprès de ma blonde
    Qu’il fait bon, fait bon
    Auprès de ma blonde
    Qu’il fait bon dormir

  2. La caill’ la tourterelle
    Et la jolie perdrix
    Et la blanche colombe
    Qui chante jour et nuit.
  3. Ell’ chante pour les filles
    Qui n’ont pas de mari
    C’est pas pour moi qu’ell’ chante
    Car j’en ait un joli
  4. Il est dans la Hollande
    Les Hollandais l’ont pris
    Que donneriez-vous belle,
    Pour voir votre mari ?
  5. Je donnerais Versailles
    Paris & St-Denis
    Le royaume de mon père
    Celui d’ma mère aussi

 

 

La Cantinière

  1. La cantinière est bien jolie
    Cela dépend de Mélanie
    Mélanie est bonne cuisinière
    Et nous fait de bonnes tourtières

    Un, deux, trois

    En avant la cantinière
    La cantinière du régiment
  2. La cantinière à de beaux bras
    Cela dépend de Nicolas
    Nicolas c’est de son affaire
    Yaime Rosine, y en voit pas clair…
  3. La Cantinière a d’bell’ bottines
    Et cela dépend de Rosine
    Rosine a la main légère
    J’plains Nicolas dans cette affaire
  4. La Cantinière a d’bell’ manières
    Cela dépend du père Nazaire
    Le père Nazaire, c’est notoire
    Nous conte de bonnes histoires
  5. La cantinière a l’air bien fin
    Cela dépend de Zéphirin
    Zéphirin est célibataire
    Il air les jolies cantinières….

 

O Carillon

  1. O carillon, je te revois encore,
    Non plus hélas, comme nos jours bénis,
    Où dans tes mures la trompette sonore
    Pour te sauver nous avoir réunis.
    Je viens à toi quand mon âme succombe
    Et sens déjà mon courage faiblir
    Qui, près de toi venant chercher ma tombe
    Pour mon drapeau je viens ici mourir.
  2. Mes compagnons d’une vaine espérance
    Berçant encore leurs cœurs vraiment français,
    Les yeux tournés du côté de la France,
    Diront souvent; reviendront-ils jamais ?
    L’illusion consolera leur vie
    Moi, sans espoir, quand mes jours vont finir
    Et sans entendre une parole amie,
    Pour mon drapeau, je viens ici mourir
  3. Cet étendard qu’au grand jour de batailles
    Noble Montcalm, tu plaças dans ma main,
    Cet étendard qu’aux portes de Versailles,
    Naguère, hélas, je déployais en vain;
    Je le remets au champ où de la gloire,
    Vivra toujours l’immortel souvenir
    ET dans la tombe emportant ta mémoire,
    Pour mon drapeau, je viens ici mourir.
  4. Qu’ils sont heureux ceux qui, dans la mêlée,
    Près de Lévis moururent en soldats,
    En expirant leur âme consolée
    Voyait la gloire adoucir leur trépas.
    Vous qui dormez dans votre froide bière,
    Vous que j’implore à mon dernier soupir,
    Réveillez-vous, apportant ma  bannière,
    Sur vos tombeaux, je viens ici mourir.

 

How do you do ?

  1. How do you do, les amis, How do you do ?
    C’est l’expression que l’on entendait partout
    C’est un joli petit refrain
    Que tout le mond’ connaît très bien
    Et qu’on s’dit soir et matin
    How do you do?
    How do you do? How do you do?
    How do you di? di don, di don…
    Permettez-moi de vous faire
    Mes souhaits les plus sincèr’s
    How do you do? di con, di don…
  2. How do you do, mesdemois’lles, h.d.y.d.
    Les atoff’s à robe montent de beaucoup
    C’est un spectacle dans les rues,
    Les boulevards et les avenues
    Qui font tourner bien des vues,
    How do you do? …..
    Et vos beaux couleur de chair
    Nous font r’garder tout d’travers
  3. How do you do? chèr’ bell’ mère, h.d.y.d.
    Alors que j’suis content d’va voir arriver chez nous
    J’espère qu’vous y s’rez longtemps
    Ça m’fait rien moi, j’fich le camps,
    J’aim’ mieux suivfre des enterr’ments
    How do you do?...
    Moi je vais prendre un p’tit coup
    Le temps que vous êtes chez nous
    How do you do? …….

 

Berceuse

Dans l’ombre en cadence
La brise balance,
Le nid de l’oiseau
Ainsi qu’un berceau,
Tout près de leur mère dont l’aile s’étend,
Les oiselets dorment blottis chaudement.

Dans la bergerie,
Sur l’herbe fleurie,
Le petit agneau
Fait son dodo.
La nuit, les étoiles errant dans les cieux,
Sont seules dans l’ombre sans fermer les yeux.

Aussi quand s’éveille
Dans l’aube vermeille
Le petit agneau
L’enfant et l’oiseau,
On voit les étoiles pâlir dans les cieux,
Et perdre au soleil tout l’éclat de leur feux.

Car celui qui veille
Lorsque tout sommeille,
Le jour ne rira
Ni ne chantera.
Donc, ferme les yeux et dors bien cher petit,
Ainsi que l’agneau et l’oiseau dans leurs nids.

 

Les lunettes de Grand’Mère

  1. Un froid matin de janvier
    Grand’maman dut s’éloigner,
    Pour une journée entière,
    Me voyant seul au logis,
    De leur vieil étui je sortis
    Les lunettes de ma grand’mère
  2. Après avoir gravement
    Longuement, soigneusement,
    Bien essuyé chaque verre,
    Avec des airs recueillis,
    Sur le bout de mon nez je mis
    Les lunettes de ma grand’mère.
  3. Je pris ensuite en ma main>
    Le gros paroissien romain
    Pour y lire ma prière
    Et je la comprenais mieux
    Depuis que j’avais sur les yeux
    Les lunettes de ma grand’mère.
  4. Puis, je tricotai des bas,
    Pour les gueux qui n’en ont pas,
    D’une main bien plus légère
    Maudissant les durs hivers
    En voyant la neige, à travers
    Les lunettes de ma grand’mère.
  5. Puis, enfin comme un oiseau,
    Doucement dans son berceau
    Je berçai mon petit frère,
    Dont les grand yeux étonnés
    S’amusaient de voir sur mon nez
    Les lunettes de ma grand’mère.
  6. Moralité : pour mieux voir,
    Mieux comprendre le devoir,
    Et nos humaines misères,
    Sur nos yeux trop exigeants
    Mettons les verres indulgents
    Les lunettes de nos grand’mères.

 

Par un beau dimanche

  1. Par un beau dimanche au matin
    Le curé monte en chaire;
    Écoutez tous, petits et grands,
        Tra, la, la, la,
    Écoutez tous petits et grands
    Je vais publier ce ban.
  2. Le beau galant qui est dans l’allée
    S’avance du long de la chaire
    Prêtre, ne publiez  pas ce ban
        Tra, la, la, la,
    Prêtre, ne pub liez pas ce ban
    Car j’y mets l’empêchement.
  3. L’empêchement j’y mettrai
    Marguerite est ma vie
    L’empêchement j’y mettrai
       Tra, la, la, la,
    L’empêchement j’y mettrai
    Marguerite est ma bien aimée

         (De mon frère, Jean-Baptiste)

Ne dis pas : toujours.

  1. Oui, je le sais, tu crois en la vie,
    Tu crois en ton âme ravie
    Que d’adorer pour toi, sonne l’heures
    Pourtant soi-même l’on se leurre
  2. Puisqu’ici bas tout cesse et tout lasse
    Même du bonheur on se lasse
    Dans d’autres bras un soir on frissonne
    Et sans remords on s’abandonne

    Refrain
    Ne dis pas : toujours,
    Car en amour
    C’est un blasphème
    On ne sait jamais
    Si désormais
    Vraiment on aime.
    On fait des serments
    Et simplement
    On les oublis.
    Ne dis pas toujours,
    Car en amour
    Rien ne vous lie

 

O Canada ma Patrie

  1. Canadiens, aimons la Patrie
    Que veut envahir l’étranger,
    Donnons-lui s’il faut notre vie,
    Pour la défendre et protéger.
    Et si le clairon nous appelle,
    Aux armes, il faudra courir,
    S’il faut toujours vivre pour elle,
    Pour elle il faut savoir mourir.
  2. Canadiens, enfants de la France,
    Si la mère eut à nous laisser,
    Dans l’abandon, dans la souffrance,
    Ne nous laissons point terrasser,
    Que devant notre nom tout plie,
    Puisqu’au fond nous sommes chez nous,
    Respect à tous, à la Patrie,
    Mais le sang français nous est doux.
  3. Souvenons-nous que cette terre
    Où Jacques Cartier aborda,
    Plus qu’a tous autres nous est chère,
    C’est à nous le beau Canada.
    Si nous savons garder mémoire,
    Des beaux exploits de nos aïeux,
    Nous verrons toujours la victoire
    Couronner nos combats, nos vœux.

 

Vive la raquette…

La nature se fait coquette,
Elle revêt son manteau blanc,
Car la saison qu’on aime tant,
C’est la saison de la raquette.
Malgré la tempête et le vent
Nos marches sont toujours joyeuses,
Et bien que parfois périlleuses
C’est à qui prendrait le devant.

Vive la raquette
Marchons sans regtard;
La saison s’y prête,
Vive la raquette,
La saison s’y prête,
Vive la raquette
Et le montagnard.

Le bruit de nos pas en cadence,
Nous sert d’accord à nos chansons.
Et les bois que nous traversons
Semblent par leur triste silence
Protester contre nos clameurs
Comme si la gaité sincère,
N’avait été mise sur la terre
Que pour paraître en temps des fleurs

(Chansonnier des Frères)

 

L’amour Pardonne !

  1. Pour un mot sans importance,
    On se quitte, c’est fini.
    Mais après quand on y pense,
    On revient le cœur contrit.

    Refrain
    Car il faut qu’on pardonne
    A ceux qu’on aime bien
    La rose que l’on cueille en chemin
    Parfois blesse la main
    Pour un baiser qu’on donna
    Il se peut qu’en retour
    On ait quelques chagrin d’amour
    Mais on pardonne toujours.
  2. Et c’est la vie éternelle
    Peine et plaisir tout à tour
    Et plus l’absence est cruelle
    Plus joyeux est le retour
           (L’avenir)

 

Hier, Aujourd’hui, Demain

  1. Après m’avoir par caprice
    Fait connaître les délices
    De tes baisers & de ton fol amour
    Tu veux partir pour toujours
  2. Pourquoi me fermer ta poste
    As-tu peur que je t’apporte
    Autre chose qu’un bouquet de bonheur
    Qui réjouira ton cœur?

    Refrain
    Hier pourtant tu m’as aimé
    C’était le vrai bonheur
    Aujourd’hui tu me fais pleurer
    Tu me reprends ton cœur
    La fleure qu’hier tu m’as donnée
    Est aujourd.hui farcie
    Hier, amour, aujourd’hui rien
    Hélas! pour sur donc demain?
            (L’avenir)

 

Ah! les fraises et les framboises

  1. Sur la route de Longueuil
    De Longueuil à Chambly
    J’ai rencontré trois beaux
    Trois beaux gars du pays

    Refrain :
    Ah! les fraises et les framboises
    Le plaisirs qu’on a eu
    Croyez moi bell’ villagoise
    Jamais j’me suis tant plu

    Chœur :
    Ah! les fraises, les framboises
    Le plaisir qu’ils ont eu
    Croyez-moi bell’ villageoise
    Des enfants y’en a plus.
  2. J’ai fait risette au jeune
    C’était le plus joli
  3. Il me cligne de l’œil
    En me disant ceci :
  4. Je vous offre ma belle
    Mon bras, mon cœur aussi
  5. J’ai accepté les deux et
    Nous voilà partis
  6. Que les deux, sous l’ombrage
    Comme des canaris
  7. Ah, quel gentil ramage
    Quel joli gasouilli
  8. Et quelque temps plus tard
    il devient mon mari

 

La nuit en mer….(Botrel)

  1. La brise enfle notre voile,
    Voici la première étoile
           Qui luit
    Sur le flot qui nous balance,
    Amis, vaguons en silence,
           Dans la nuit,
    Tout bruits viennent de se taire,
    On dirait que tout sur terre,
           Est mort,
    ¨Les humains comme les choses,
    Les oiseaux comme les roses
           Tout s’endort.
  2. Mais la Mer, c’est la Vivante,
    C’est l’immensité mouvante,
          Toujours,
    Prenant d’assaut les jetées
    Dédaigneuse des nuitées
         Et des jours,
    Hormis Elle, rien n’existe,
    Que le grand phare et son triste
        Reflet,
    A la place la meilleure,
    Mes amis, jetons sur l’heure,
        Le filet.
  3. Puis, enroulés dans nos voiles,
    Le front nu sous les étoiles
       Dormons;
    Rêvons en la Paix profonde,
    A tous ceux qu’en ce bas monde
        Nous aimons;
    Dormons sur nos goélettes,
    Comme en nos bercelonnettes
        D’enfants,
    Et demain, à la marée haute,
    Nous rallierons à la côte
         Triomphants.

 

Berceuse……..(Schumann)

Dors, bel ange en qui j’espère,
Douce image de ton père
Comme en un divin miroir
Il me semble encore le voir.

Un rayon vermeil sa joue
Sur ta lèvre, sur ta joue,
J’ai séché tes yeux en pleurs
En t’offrant ces belles fleurs

Et tandis qu’en ton sourire
L’innocente paix respire,
Perle humide en tes cils d’or,
Une larme brille encore.

 

Germaine
      
(de Mme A.B. Lacerte)

  1. Il existe une ville
    Au bord du St-Laurent
    Et c’est le domicile
    D’une charmante enfant.

    Refrain :
    D’une mise proprette,
    J’en donne ici ma foi
    Elle est si gentillette
    Qu’on l’aime malgré soi
    Vous devinez sans peine
    Que son nom est charmant
    On la nomme Germaine,
    La belle et blonde enfant.
  2. Cette mignonne aimée
    A les yeux bleus d’azur,
    Chevelure dorée,
    Couleur de l’épi mûr.
  3. Aussi, je le répète,
    On l’aime follement,
    L’adorable fillette :
    Comment faire autrement!

 

Étoile d’amour

  1. Un poète ayant fait un voyage de rêve,
    M’a dit qu’il existait dans un ciel radieux
    Une étoile en jamais ne sonne l’heure brève.
    L’heure brève où les cœurs s’y brisent en adieux

    Refrain
    Une étoile d’amour
    Une étoile d’ivresse
    Les amants, les maitresses
    Aimant la nuit, le jour
    Un poète m’a dit qu’il y était une étoile
    Où l’on aime toujours
  2. On y entend le soir échanges sous les arbres,
    De fous baisers troublant le calme de la nuit,
    Auprès de l’eau glissant sous la fraicheur des marbres
    Les femmes font goûter leurs lèvres comme un fruit
  3. Là, jamais de soucis, jamais de cœur morose
    Les femmes pour charmer ont sois l’âme des fleures
    Elles n’ont qu’un chagrin, c’est voir mourir les roses
    Jamais leurs clairs regards ne se voilent de pleurs
  4. Dis-moi, petite aimée, envolons-nous vers elle
    Et nous aimerons, la chimère aux doux yeux
    Nous prêtera son aile vois là-haut dans le ciel
    Voir sa pâle clarté au profond des cieux

 

Pour toi seul……(Chopin)

As, si j’étais l’oiseau mélodieux
Ah, si j’étais la voix de la fauvette,
Dans les taillis profonds, dans les halliers,
     Je resterais muette,
Et pour toi seul en m’élançant aux cieux,
Je chanterais ma douce chansonnette,

Ah si j’étais la fleur au teint vermeil,
Ah, si j’étais la rose parfumée, fortunée,
Dans le feuillage épais, loin de l’ardent soleil,
     Je resterais fermée,
Et pour toi seul, sortant de mon sommeil,
J’exhalerais mon âme parfumée.

Ah, si j’étais la flamme de l’azur,
Ah, si j’étais l’étoile lumineuse,
Je cacherais l’éclat de mon flambeau si pur,
     Dans l’ombre vaporeuse,
Et pour toi seul, perçant le ciel obscur,
J’apparaîtrais brillante et radieuse.

 

En parlant de ma mère….(Arnaud)

Lorsque enfant j’avais ma mère,
Je m’en souviendrai toujours,
La douleur la plus légère,
Jamais n’effleura mes jours.
Elle n’avait au village,
Que son travail pour tout bien,
Nous étions sept en bas âge,
Ne manquant jamais de rien,

Refrain
Ah, ah, son souvenir je le révère,
Moi qui suis maintenant plus vieux,
Voyez, enfants, en parlant de ma mère,
Des pleurs mouillent mes yeux.

Elle disait : qu’on travaille
Pour avoir des jours meilleurs,
A tous paresseux, la paille,
Mais le grain aux travailleurs.
Pauvre, autant qu’elle était bonne
Souvent elle nous disait :
On s’enrichit quand on donne,
Comme elle s’enrichissait.

De la bible, en sa chaumière,
Elle lisait les trésors.
Puis nous faisions la prière,
On priait si bien alors…
Je l’entends qui me répète :
Ici-bas, désire peu
Pour être heureux, sois honnête,
Voilà ce qu’enseigne Dieu

 

Épouse charmante

  1. Épouse charmante, épouse si tendre,
    Désormais je veux n’aimer que toi,
    A l’autel et faudra se rendre
    Toi seule gardera ma foi.
  2. Ce matin à ta jeunesse
    Fidélité je t’ai jurée
    Par une si tendre prouesse
    Aujourd’hui je me suis engagé
  3. Notre Seigneur dans sa clémence
    Nous accorda de s’épouser
    Mais au moment de sa vengeance
    Viendra tous deux nous séparer.
  4. Nous nous aimerons sans cesse
    Dans les joies et dans le malheur,
    Que l’amour seul nous presse
    Nous goûterons plus de bonheur.

 

Les Goélands

  1. Les marins qui meurent en mer
    Et que l’on jette au gouffre amer comme une pierre
    Avec les Chrétiens refroidis
    Ne s’en vont pas au paradis
    Trouver St-Pierre
  2. Ils roulent d’écueil en écueil,
    Dans l’épais astable cercueil
    Du sac de toile;
    Mais fidèle après le trépas,
    Leur âme ne s’envolera pas
    Dans une étoile
  3. Désormais vouée aux sauglats
    Par de nouveaux crim des flots
    Qui tout la name
    Entre la foudre et l’Océan
    Elle appelle dans le néant
    Le cher cadavre.
  4. Et nul n’a pitié de son sort
    Que la mouette au large essor
    Qui, d’un coup d’aile
    Contre son cœur tout frémissant
  5. Attire et recueille en passant
    L’âme fidèle
  6. L’âme et l’oiseau ne font plus qu’un
    Ils cherchent le corps du défunt
    Loin du rivage
    Et c’est pourquoi sous le ciel noir
    L’oiseau jette avec désespoir
    Son cris sauvage
  7. Ne tuez pas le Goéland
    Qui plane sur le flat hurlant
    Ou qui l’effleure,
    Car c’est l’âme d’un matelot
    Qui plane au-dessus d’un tombeau
    Et pleure……pleure.

Grand’Maman Fanchon…..(Botrel)

  1. C’est une vaillante bretonne,
    De près de soixante et sept ans,
    Dont le reverdissant automne
    Nargue les hivers attristants.
    Dans le pays on le vénère;
    Mais moi, je l’adore avec foi :
    Si vous connaissez ma grand’mère
    Vous l’adoreriez comme moi.
         Tout comme moi.
  2. Quand je n’étais qu’un petit être,
    Frêle bambin grand comme ça,
    Dans mon petit berceau de hêtre
    C’est grand’maman qui me berça.
    Bien souvent, la soirée entière,
    Elle chantait pour m’endormir :
    Ce sont les chansons de grand’mère,
    Qui chantent dans mon souvenir
         Mon souvenir.
  3. Ses bons yeux couleur de pervenche
    Ont un clair regard si profond
    Que lorsque vers eux l’on se penche
    On croit voir son cœur tout au fond
    Jamais un éclair de colère,
    N’en troubla la sérénité :
    Ce sont les bons yeux de grand’mère
    Qui m’ont appris la charité,
         La charité.
  4. A la grand’messe, le dimanche
    Oh, qu’elle était jolie encore
    Avec sa grande coiffe blanche
    Son justin noir et sa croix d’or,
    Elle aimait dire sa prière,
    A côté de son petit fieu :
    J’ai tant vu prier ma grand’mère
    Que depuis lors je crois en Dieu,
         Je crois en Dieu.
  5. Mais l’heure ingrate étant venue,
    Un soir d’avril, je la quittai,
    Depuis je ne l’ai pas revue,
    Oh, j’irai la voir cet été.
    Main en entrant dans la chaumière,
    Quels remords pour moi, quel sanglots,
    Si je ne trouvais plus grand’mère,
    M’espérant près de son lit-clos,
         Son vieux lit-clos.
  6. Mais son cœur me restant fidèle
  7. Dans la mort comme au temps jadis,
    Je suis bien certain que, près d’elle,
    J’aurai ma place au paradis
    Où l’éternité toute entière
    Contre son vieux cœur, dans ses bras,
    Ma triste sainte et douce grand’mère,
    Pourra bercer son petit gas
        Son petit gas

 

Fringue fringue

Fring, fring, sur la rivière,
Fring, fring, sur l’aviron.
Mon père a fait bâtir maison
Tortille morfil, arrangeur de faucilles,
Tribouille marteau, bonsoir lutin

L’a fait bâtir à trois pignons
Fringue fringue sur l’aviron
Sont trois charpentiers qui la font
Tortille morfil, arrangeur de faucilles
Tribouille marteau, bonsoir lutin

Sont trois charpentiers qui le font
Le plus jeune c’est mon mignon

Qu’apportes-tu mon p’tit fripon?
C’est un pâté de trois pigeons
Asseyons-nous et le mangeons
En s’asseyant il fit un bond
Qui fit trembler mer et poissons
et les cailloux qui sont au fond

 

La Petite Église

  1. Je vois une église au fond d’un hameau
    Dont le fin clocher se mire dans l’eau
    Dans l’eau pure d’une rivière
    Et souvent, lassé quand toute la nuit
    J’y viens à pas lents, bien loin de tout ce bruit
    Faire une prière
  2. Des volubilis en cachent l’entrée
    Il faut dans les fleurs faire une trouée
    Pour venir prier au Lieu Saint
    Un calme imposant y saisit tout l’Être
    Avec le printemps un parfum pénètre muguet et jasmin
  3. Des oiseaux, parfois, bâtissent leurs nids
    Sur la crois de bronze où Jésus souffrit
    Le vieux curé les laisse faire
    Il dit que leur chant est l’hymne divin
    Qui monte des cœurs en le clair matin
    Vers Dieu Notre Père
  4. La petite église est simple, un grand cierge
    Brûle dans le soir auprès de la Vierge
    Comme Dieu doit aimer la petite église
    Et bénir, souvent dans l’ombre indécise
    Bénis ses enfants.
  5. Je vois une église au fond d’un hameau
    Dont le fin clocher se mire dans l’eau
    Dans l’eau pure d’une rivière….
    Lorsque je suis las du monde et du bruit
    J’y viens, à pas lents, quand tombe la nuit
    Faire une prière

 

Légende des filets bleus

Dans un coin de la ville Close,
Yann Konkarno, le petit gueux,
Naquit un soir de printemps rose,
Sur un morceau de filet bleus….

Pour l’endormir sa pauvre mère,
Toujours satisfaite de peu,
Lui fit une berse légère,
Avec un bout de filet bleu.

Il n’eut jamais drap ni couchette
Main n’en dormit que plus et mieux,
Pour avoir creusé sa couchette
Dans un vieux tas de filets bleus

Le soir, une courte prière,
S’envolait de son cœur aux cieux,
Vierge Marie, o bonne Mère,
Bénissez tous les filets bleus.

Grandi va-comme-je-te-pousse
A douze ans, solide et nerveux,
Il fut s’engager petit mousse,
Sur la flottille aux filets bleus.

Or, sur sa barque concarnoise,
Comme il voguait, insoucieux,
Voilà qu’un soir la mer sournoise
Le prit dans ses grands filets bleus.

Mais à la clarté des étoiles
La Vierge sur l’ordre de Dieu,
Le cueillit dans l’un de ses voiles
Ainsi que dans un filet bleu.

On le retrouva sur la grève
Dans ses voiles mystérieux
Disant j’ai fait un bien beau rêve
Au mitan de mes filets bleus

J’ai rêvé qu’une Souveraine
M’aimait d’amour pour mes beaux yeux,
--Oui, je vous aime..et je suis Reine,
Dis la Reine des filets bleus

 

Allons, Bergers…..

  1. Allons Bergers, partons tous,
    L’Ange nous appelle ;
    Un Sauveur est ne pour nous
    L’heuse nouvelle
    Une étable est son séjour
    Car choisir un lieu d’amour
    Courons zan zan gan
    Courons plus plus plus
    Courons zan courons plus
    Courons au plus vite
    A ce pauvre gite.
  2. De nos plus charmants concerts
    Que tout retentisse,
    Le ciel à nos ???????divers
    Est enfin propice
    Accordons à ce grand jour
    Le ??? avec le tambour
    Trimballes et trompettes
    Pour lui faire fête.
  3. Quel présent faut-il porter
    A ce roi des anges
    Robes pour l’envelopper
    Offrira des langes
    Gros Guillot, un agnelet
    Moi je porterai du lait
    Le plus beau fromage
    De notre village.
  4. Satan au fond des enfers
    Brulait dans les flammes
    Et marchand dans les mêmes fers
    Enchainer nos âmes
    Ne crayons plus ces combats
    Tant son pouvoir est à bas,
    Malgré sa furie
    Dieu nous rend la vie

     

Jadis la France sur nos bords

 Jadis la France sur nos bords,
Jeta sa semence immortelle;
Et nous, secondant ses efforts,
Avons fait la France nouvelle. 

Refrain :
O Canadiens, rallions-nous,
Et près du vieux drapeau, symbole d’espérance
Ensemble crions à genoux :
Vive la France, 

Plus tard un pouvoir étranger
Courba nos fronts et jour d’orage;
Mais au moment du danger
Dût compter sur notre courage. 

Aujourd’hui, forts de l’avenir,
Sans faire un seul pas en arrière
Fidèles au vieux souvenir
Nous poursuivons notre carrière. 

 

Chapeau d’ma sœur….. 

On a chanté l’oiseau qui vient de France,
L’exposition, la chanson de Tum Hully,
On a chanté l’amour et l’espérance,
Les p’tits navets, le soleil, la liberté
On a chanté la petite Tokinoise,
L’toréador et la belle Françoise,
Moi, les amis, pour faire battre votre cœur
J’vais vous chanter l’chapdeau d’ma sœur. 

J’ai vu les dames de notr’palais d’justice
L’géant Beaupré, Et Bruito Sylvain,
J’ai vu passer les bedaines de la police¸
Et les pageants aux fêtes de Champlain.
J’ai vu le nez d’un prohibitionniste
Et des tuyaux le jour d’la St Jean Baptiste,
J’ai même vu des engins à vapeur,
Ca n’battait pas l’chapeau d’ma sœur. 

L’chapeau d’ma sœur est d’aspect formidable,
C’est un jardin, une montagne, un volcan,
C’est un ballon qui n’est plus dirigeable,
Des que ma sœur a mis la tête dedans,
Quand ma sœur va sur la rue Ste Catherine
Pour exhiber cette immense machine,
Tout l’monde s’abrite dans ces jours de chaleur
A l’ombre du chapeau d’ma sœur.


C’était une jeune fille 

  1. C’était une jeune fille
    Mariée nouvellement
    Elle se mire et elle se coiffe
    Dans un grand miroir d’argent

    Refrain
    Son voile par ici
    Son voile par là
    Son voile qui volait
    Son voile qui volait
       Au vent

  2. Ell’ appelle sa servante
    Venez ici un instant
    Dites-moi si je suis belle
    Ou si c’est mon miroir qui ment

  3. Ah! madame vous êtes brume
    Mais si cela vous avient tant
    Jetant son miroir par terre
    Et maudissant tous ses parents

  4. Maudissant aussi son amant
    Son amant qu’elle aimait tant
    Moi qui est aux écontes
    Et attendit ce compliment

  5. Taisez-vous petite sotte
    Vous parlez trop hardiment
    Quand vous étiez chez votre’père
    Vous viviez si pauvrement

  6. Vous portiez p’tite jupe de toile
    Cousue de grands fils blancs
    A présent que vous êtes riche
    Vous roulez l’or et l’argent

  7. Faut vous mener à l’école
    Et à l’école des pauvres gens
    Ça vous apprendra à vivre
    A ne pas maudire vos parents.

Dans son berceau…

Dans son berceau, l’enfant repose,
Et de sa mère, c’est l’ange aimé,
Elle admire sa bouche rose
Et ses yeux bleus demi-fermés;
La mère heureuse et recueillie,
Les yeux fixés sur son trésor
Se dit tout bas l’âme ravie :
Elle dort, elle dort, elle dort.

En attendant qu’elle s’éveille
Son âme émue d’un doux plaisir,
L’œil attentif, prêtant l’oreille,
Sa mère pensant  à l’avenir
Mais pendant que pour la fillette
Elle faisait de beaux rêves d’or.
Que fait-elle là la blondinette,
Elle dort, elle dort, elle dort.

Un léger bruit se fait entendre
Quelqu’un s’avance bien doucement
C’est le père qui vient de surprendre
La mère auprès de son enfant
Viens, lui dit-elle, sans  bruit, avance,
Embrasse-la, mais pas trop fort
Car sur son front l’ange fait silence
Elle dort, elle dort, elle dort.

 

Par un matin

Par un matin x…… le lève,
Tout bien chaussé, bien habillé
Chez Monsieur x….. s’en est allé

Bonjour Monsieur, bonjour Madame,
Où est x…… ma bien aimée,
Je veux la voir et lui parler.

Elle est en haut dedans sa chambre
Essayez-vous sur son p’tit banc,
Elle va descendre dans un instant.

Dans un instant x….. arrive,
Tout en dansant, tout en chantant,
De voir x…. sur son p’tit banc.

Bonjour x….. bonjour x……
Il la tassa dans un p’tit coin
Et lui conta tout son chagrin

Vous reviendrez encore dimanche
Papa, maman n’y seront pas
On s’embrassera tant qu’on pourra.

 

Par un lundi….

  1. Par un lundi sont venus m’avertir
    Que ma maîtresse allait m’y délaisser
    Bien promptement je me suis en allé
    Au logis de la belle qui était pour s’y marier
  2. Bonjour mon cœur, comment vous portez-vous
    Je suis venu voir si j’aurais votre cœur
    Je suis venue voir si j’vous aurais pour épouse
    Pour soulager mes peines, vous aurez mes amitiés
  3. Monsieur, mon cœur, mais il n’est point pour vous
    Je l’ai donné à un autre amant que vous
    Je l’ai donné à un jeune ouvrier
    Qui a su charmer mes peines et ainsi mes amitiés
  4. O Marie Louise, si je l’avais su
    J’aurais pas tant perdu mon temps
    J’aurais pas tout dépensé mon argent
    Au cabaret, la belle, avec tout tes parents
  5. Si tu l’as dépensé, c’est parce que t’as bien voulu
    Combien de fois je te l’ai défendu
    Combien de fois je te l’ai dit poliment
    Retire-toi d’ici car, ma foi, tu perds ton temps.
  6. Si j’ai perdu ma peine et ainsi que mon temps
    J’ai bien passé d’agréables moments
    Le verre à la main pour bénir mon chagrin
    Ah! oui, les larmes aux yeux
    La belle pour te dire adieu.

 

Je voudrais un joli bateau

  1. C’est bien souvent qu’on dit au cours de l’existence
    Des mots auxquels on attache aucune importance
    Des mots pourtant qui sont remplis d’extravagance
    Ainsi pourquoi ai-je dit moi-même autrefois

    Refrain
    Je voulais un joli bateau
    Pour m’amuser les pieds nus dans l’eau
    Ou bien alors s’il était grand
    Pour y monter avec maman
    Je voudrais ainsi qu’un marin
    Seul avec elle pays lointain
    Faire un voyage ou bien dodo
    Dans mon joli bateau
  2. Ce mot d’enfant, je l’ai repris avec tendresse
    Lorsque plus tard j’ai de l’amour comme ivresse
    Fidèle aux vœux formés dans ma prime jeunesse
    J’ai murmuré dans les bras de l’être adoré

    Refrain
    Je voudrais un joli bateau
    Pour m’en aller avec toi sur l’eau
    Qu’importe alors ou nous irions
    J’aurais tes yeux comme horizon
    Nous ririons, guidés par l’amour,>
    Un merveilleux voyage au long cours
    Qui finirait toujours trop tôt
    Dans mon joli bateau
  3. On n’y peut rien l’amour a le destin des roses
    Aussi mon cœur est devenu triste et pour cause
    Seul a présent je dis encore la même chose
    Mais cette fois je le fais en sachant pourquoi

    Refrain
    Je voudrais un joli bateau
    Pour découvrir un monde nouveau
    Un monde ou les serments sont vrais
    Ou les cœurs ne souffrent jamais
    Je voudrais mais pourquoi vouloir
    Mes rêves vous mes pauvres espoirs
    Vont s’engloutir au fond de l’eau
    Dans mon joli bateau

 

Adieu  Venise Provençale

  1. Cher petit village
    Au fond de la mer
    Je te laisse en gage
    Tout ce qui m’est cher
    L’éternel été
    D’un ciel enchanté
    Ou j’ai cru vivre un jour
    Tous mes rêves
    Pays que j’aimais
    Je dois désormais
    Loin de toi m’en aller à jamais

    Refrain
    Adieu, Venise Provençale
    Adieu, pays de mes amours
    Adieux cigalons et cigales
    Dans le grand pin chantez toujours
    Barques aux douces couleurs
    Collines sources de fleurs
    Au loin je pars je vous laisse mon cœur
    Adieu, Venise Provençale
    Adieu pays de mes amours
  2. La fillette brune
    Qui m’avais souvent
    Au clair de lune
    Fait de beaux serments
    Dans sa jolie main
    A brisé soudain
    Mes espoirs et toutes ma tendresse
    C’est pourquoi je veux oublier ses yeux
    Et quitter, cher pays, ton ciel bleu

 

Imaginons

Refrain

Imaginons que nous avons rêvé
Notre peine sera bien moins amère
Imaginons que vient de s’achever
Un rêve merveilleux, une chimère
Et reprenons des à présent, chacun notre chemin
Vous par ici et vous par là en nous serrant la main
Imaginons que rien n’est arrivé
Imaginons que tous deux nous avons rêvé

    1. Oubliez le mauvais garçon
      Aux douteuses façons
      Et retournez bien sagement
      Chez papa et maman

 

Dans le p’tit café du coin

  1. Le soir ou tous deux se sont connus par hasard
    La neige tombait en rafale
    Cote à cote ils se mirent à marcher sur l’boulevard
    En disant des choses banales
    Puis comme sous le vent des flocons audacieux
    Venaient mouiller son visage
    Il lui dit n’exposez pas ainsi vos beaux yeux
    Entrons ici c’est plus sage

    Refrain
    Dans le petit café du coin tiède et tranquille
    Sous l’œil du garçon témoin de leur idylle
    Ils échangent tout joyeux des mots futiles
    Qui deviennent peu à peu des mots amoureux
    Sous la table tendrement leurs mains se glissent
    Et comme pour un serment se réunissent
    Soudain elle dit : il est tard, je pars
    Lui navré réponds tout bas : Déjà ?
    Mais on va se revoir hein ? Bien sur ici ?
    Mais oui…..
    Alors a six heures demain
    Dans le petit café du coin
  2. Et ce fut des lors pendant des jours et des jours
    Le bonheur parfait sans trêve
    Ainsi qu’un fil d’or se déroulaient leurs amours
    La vie leur semblait un rêve
    Chaque soir ils s’en allaient tous deux se griser
    D’étreintes toujours plus belles
    Mais avant l’heure adorable des fous baisers
    Ils se retrouvaient fidèles..

    Refrain
    Dans le petit café du coin tiède et tranquille
    Sous l’œil du garçon témoin de leur idylle
    Mais les bonheurs les plus grands sont tous fragiles
    Le cœur des femmes est charmant mais parfois changeant
    Elle fut coquette lui jaloux il eut de la peine
    A chacun des rendez-vous ce fur’nt des scènes
    Puis un jour elle partit sans lui
    Il croyait le lendemain soir la revoir
    Six heures, six heurs demie, sept heures
    Il attendit mais en vain
    Dans le petit café du coin
  3. Il fut déchiré par un chagrin sans égal
    Il connut les nuits brulantes
    Où le cœur blessé d’un désespoir qui fait mal
    Pleure des larmes sanglantes
    Le jour il errait ainsi qu’un fou dans les rues de Paris
    Sans voir personne dans les rues
    Enfin il revint comme poussé malgré lui
    Au berceau des joies perdues

    Refrain

    Dans le petit café du coin, plein de tristesse
    Sous l’œil du garçon témoin de sa détresse
    Il évoqua les doux yeux de sa maîtresse
    Mais les souvenirs heureux sont plus douloureux
    Tentant fuir avec effroi toute espérance
    Il se dit hélas pourquoi tant de souffrance
    J’aime mieux pour en finir……Mourir
    Il prit la porte, l’ouvrit partit
    Et puis c’est la vie, il rencontra une autre femme
    Et avec elle il revint le lendemain
    Dans le petit café du coin….


Plainte du captif

Que mon sort est funeste
Adieu, mes bons amis,
Ay régiment je reste;
Vous allez au pays,
Oui, j’en perdrai la vie,
Par la douleur que j’ai :
Seul de ma compagnie,
Je n’ai pas mon congé.
Adieu donc, mes amis,
Adieu dont mon pays

Ils vont revoir leur mère
Et la mienne auprès d’eux,
Va courir la première,
Pour combler tous les vœux,
O mère que j’adore,
Tu les verras sans moi,
Combien longtemps encore
Je vais penser à toi….

Canton qui m’a vu naître,
Et qui reçus ma foi,
Je vais mourir peut-être,
Et pour d’autres que toi;
Ah, calmez mes souffrances,
Dites à mes amis,
Que si je meurs en France
Mon cœur est au pays.

Le remède à Mon talon….

Un jour j’demande à mon père
Un remède pour mon talon;
Mon père m’a répondu :
Voilà un oignon pour ton talon.

Refrain

Un oignon c’est trop rond
Pour le mettre sur mon talon.

Un jour l’demande à mon père
Un remède pour mon talon;
Mon père m’a répondu :
Voila une anguille pour ton talon

Refrain :

Une anguille ça fortille
Un oignon c’est trop rond
Pour le mettre sur mon talon

Une barbotte ça jigotte
Une patate c’est trop plate
Une citrouille ça chatouille
Un mouton c’est trop bon
Un taureau c’est trop gros.
etc, etc, etc…(C.Masson.)

 

Ma mère est allée au marché

Ma mère est allée au marché
Pour une dinde y acheter
Ma dinde fait : piac, piac

Ma mère est allée au marché
Pour une poule y acheter
Ma poule fait : ket, ket.

Ma mère est allée au marché
Pour un coq y acheter
Mon coq fait : coucouricou.
                        et coucouricou
                        et ket, ket, ket
                        et plac, plac, plac

Pour un canard y acheter
Mon canard fait; coin, coin, coin

Pour un chien y acheter
Mon chien fait : wou, wou, wou

Pour un vilon….
Pour un tambout…..
   etc  etc   etc
     et boum, boum, boum
     et zing, zing, zing
    et wou, wou, wou
   et coin, coin, coin
   et coucouricou.
   et ket ket ket
   et piac piac piac

 

Sur l’océan du monde…..

  1. Sur l’océan du monde,
    Puisqu’il me faut voguer,
    Malgré le vent qui gronde
    Je vais donc m’embarquer

    Refrain

    Ciel, conduis ma nacelle
    Pour qu’elle, pour qu’elle
    Ciel conduis ma nacelle
    Pour qu’elle arrive au port.
  2. Vers le céleste pôle
    Tend toute mon ardeur
    La grâce est ma boussole
    Le pilote est mon cœur
  3. Dans le triste passage
    De la vie à la mort
    Mon corps pour son naufrage
    Mettra mon âme au port
  4. Là, les saints et les anges
    M’attendent chaque jour
    Pour chanter les louanges>
    D’un Dieu rempli d’amour

 

Retour au Tyrol

Je vous revois, ce n’est point un prestige,
Lieux séduisants toujours chers à mon cœur,
Mots escarpés, bords fleuris de l’Adige;
A votre aspect je renais au bonheur.
    Lalal, lalal, lala, lala,
    Lalal, lalal, lala, lala.

D’un pied léger j’effleurais la bruaire,
Et, devançant le timide chamois,
Tout en cherchant une fleur printanière,
Je faisais dire aux échos de ces bois :
    Lalal, lalal, lala, lala,
    Lalal, lalal, lala, lala.

Venz à moi, vnez jeunes compagnes,
De l’amitié je connais la douceur,
Je sais encore le refrain des montagnes,
Accueillez-moi je serai votre sœur :
    Lalal, lalal, lala, lala,
    Lalal, lalal, lala, lala.

 

La campagne…….

Quittons les plaisirs de la ville,
Leur bruit étourdit le bonheur;
Il me faut un lieu plus tranquille,
Où l’on puisse entendre son cœur.
Oh, si jamais de ma retraite,
Le destin me laissait le choix,
J’habiterais la maisonnette,
La maisonnette dans les bois.

J’y voudrais un épais ombrage,
Des gazons, des fleurs, des ruisseaux,
Un vieux tilleul dont le feuillage
Sur un banc tomba un berceau
Et mon ami dans ma retraite,
De tous ses charmes à la fois,
Embellirait la maisonnette,
La maisonnette dans les bois.

Ta douce joie avec l’aurore,
Viendrait sourire à mon réveil,
Le soir, la joie viendrait encore
Me conduite aux bras du sommeil,
Et là caché dans ma retraite,
Un bonheur inconnu des rois,
Habiterait la maisonnette,
La maisonnette dans les bois.

 

Le prisonnier

  1. S’il était en quelque part en ce monde
    Quelqu’un qui m’aimerait un peu
    Ma misère serait moins profonde
    Tout seul on est si malheureux.
  2. Oh! venez ce soir au clair de lune
    Entendre le récit touchant
    De tous mes malheurs de l’infortune
    Qui m’oppressent depuis longtemps
  3. Oui, j’avais autrefois une amie
    Plus belle cent fois que le jour
    Un ami jaloux me l’a ravie
    J’l’ai tué pour venger mon amour
  4. Enchainé jusqu’au fond de la terre
    Tout seul dans un sombre cachot
    Oui, je pleure en faisant ma prière
    Personne n’entend mon sanglot
  5. Si j’avais comme l’oiseau des ailes
    De ma prison je pourrai fuir
    Et j’irais dans les bras de ma belle
    Libre enfin je m’en irais mourir.
  6. Demain je reverrai le soleil (?)
    Debout sous un triste échafaud
    Le bourreau de sa main si cruelle
    Frappera, ce sera mon tombeau.
  7. Adieu, mes chers parents et ma belle
    Ainsi finiront mes amours,
    Mais au ciel si mon Juge m’appel
    Oui, je vous aimerai toujours.

 

Chante ma guitare

  1. Une étoile se lève
    Voici l’heure du rêve
    Loin des bruits citadins
    Les amants vont soudain
    Envahir les jardins
    Un chanteur solitaire
    Le cœur lourd dit :  Pour moi
    Il n’existe sur terre
    Ma guitare’que moi

    Refrain

    Chante, chante ma guitare
    Chante, chante au clair de lune
    Pour la blonde et pour la brune
    Pour tous ceux qu’il faut charmer
    Rien jamais ne nous sépare
    Entre nous point de distance
    Mon cœur rythme tes cadences
    Et ta voix me dit d’aimer
    Ma guitare fidèle chante l’amour
  2. Au hasard de sa route
    Plains d’espoirs ou de doutes
    En laissé, délaissé le chanteur a passé
    Et les and l’ont cassé
    Mais son cœur a des ailes
    Et dit comme aux beaux jours
    Ma guitare fidèle tu me restes toujours

 

C’est un mauvais garçon

  1. Nous les paumés
    Nous ne sommes pas aimés
    Des bons bourgeois
    Qui nagent dans la joie
    Il faut avoir pour être à leur goût
    Un beau faux-col et un chapeau mou
    Ça n’fait pas chique un’casquette
    Ça donn’le genr’malhonnête
    Et c’est pourquoi quand un bourgeois nous voit
    Il dit en nous montrant du doigt

    Refrain

    C’est un mauvais garçon
    Il a des façons
    Pa très catholiques
    On a peur de lui
    Quand on le rencontre la nuit
    C’est un méchant p’tit gas
    Qui fait du dégât
    Sitôt qu’il explique
    Ça joue du poing d’la tête et du chausson
    Un mauvais garçon
  2. Tout’s les bell’dam’s
    Plain’s de perl’s et de diamants
    Oui, mais demain peut-être ce soir.
    Dans nos musett’s ell’s viendront nous voir
    Ell’s guicheront comm’des filles
    En s’enroulant dans nos quilles
    Et nous lirons dans leurs yeux chavirés
    L’aveu qu’ell’s n’osent murmurer

Je chante

  1. Je chante soir et matin
    Je chante sur mon chemin
    Je chante je vais de ferme en château
    Je chante pour du pain je chante pour de l’eau
    Je chante la nuit sur l’herbe des bois
    Les mouches ne me piquent pas
    Je suis heureux j’ai tout et j’ai rien
    Je chante sur mon chemin
  2. Je chante mais la faim qui m’affaiblit
    Tourmente mon appétit
    Je tombe soudain au creux d’un sentier
    Je défaille en chante et meurs à moitié
    Gendarmes, je tends la main
    Pitié j’ai faim je voudrais manger
    Je suis léger, léger
  3. Au poste d’autres moustaches m’ont dit
    Au poste, ah, mon ami
    C’est vous le chanteur vagabond
    On va vous enfermer oui votre compte est bon
    Ficelle, tu m.as sauvé de la vie
    Ficelle, dois donc bénie
    Car grâce à toi j’ai rendu l’esprit
    Je me suis perdu cette nuit et depuis
  4. Je chante soir et matin
    Je chante sur les chemins
    Je hante les fermes et les châteaux
    Un fantôme qui chante on trouve ça rigolo
    Je couche parmi les fleurs des talus
    Les mouches ne me piquent plus
    Je suis heureux ça va j’ai plus faim
    Heureux et libre enfin…..

 

Dans les jardins de la Riviera

  1. Dans la nuit brune
    Au clair de lune
    Sous le ciel toujours pur
    De la cote d’Azur
  2. Des couples passent
    Qui rient, s’enlacent
    Et vont mystérieux
    Du bonheur pleins les yeux
    Comme ils sont bien plus doux les mots jolis
    Que l’amoureux à sa belle redit

    Refrain

    Dans les jardins de la Riviera
    Parmi les lilas, les mimosas
    Tous les amants pleins de tendresse
    Vont parler d’amour tout bas
    Nice, Carmes, ou Monte-Carlo
    Juan les Pins ou Monaco
    Qui pour s’aimer rien ne vous vaudra

 Après toi je n’aurai plus d’amour

  1. Chérie, vois-tu, je t’aime
    Et dans tes bras je vis un rêve enchanté
    Pourtant j’ai peur quand même
    A la pensé que tu pourrais me quitter
    Sans savoir ce que sera demain
    Ma vie est entre tes mains

    Refrain

    Après toi je n’aurai plus d’amour
    Après toi mon cœur sera fermé pour toujours
    Ici-bas rien ne m’attire que ton sourire
    Ici-bas rien ne m’émeut
    Que tes grands yeux si bleus
    Tout en moi t’appartient sans retour
    Après toi je n’aurai plus d’amour
  2. Offrir de la tendresse
    Et des baisers qui sans amour ne sont rien
    Gouter d’autres ivresses
    Entre des bras qui ne seraient pas les tiens
    Dire encore des mots tendres tout bas
    Non, je ne le pourrai jamais

Apprenez-moi des mots d’amour

  1. Toujours votre charme m’attire
    Et lorsque je vous vois sourire
    Je ne sais pas comment vous dire
    L’aveu que je n’ose exprimer
    Je souffre de mon ignorance
    Et craignant votre indifférence
    De vous j’implore l’indulgence
    Je ne sais rien des verbes aimer

    Refrain

    Apprenez-moi des mots d’amour
    Les mots dont je rêve toujours
    Et que je voudrais un beau jour
    Pouvoir vous répéter moi-même
    Apprenez-moi des mots d’amour
    Et quand vous me direz je t’aime
    Qu’importe si mon cœur est lourd
    Je pourrai vous dire à mon tour
    Mon amour
  2. Pendant mes nuits de rêveries
    J’écoute votre voix chérie
    Qui met en moi la griserie
    Des mots que je ne connais pas
    Je vous réponds d’une caresse
    Car pour vous dire ma tendresse
    Vraiment je cherche sans cesse
    Et mon cœur vous supplie tout bas

 

Le Chaland qui passe

  1. La nuit s’est faite la berge
    S’estompe et d’endort
    Seule au passage
    Une auberge cligne ses yeux d’or
    Le chaland glisse et j’emporte
    D’un geste vainqueur
    Ton jeune corps qui m’apporte
    L’inconnu moq2ueur de son cœur

    Refrain

    Ne pensons à rien, le courant
    Fait de nous toujours des errants
    Sur mon chaland sautant d’un quai
    L’amour peut-être s’est embarqué
    Aurions-nous ce soir sans songer
    Ou que demain  peut changer
  2. Au fil de l’eau point de serment
    Ce n’est que sur terre qu’on ment
  3. Pourquoi chercher à connaître
    Quel fut ton passé
    Je n’ouvre point de fenêtre
    Sur les cœurs blessés
    Garde pour toi ton histoire
    Véridique ou non
    Je n’ai pas besoin d’y croire
    Le meilleur chainon c’est ton nom

Le bonheur n’est plus un rêve

  1. Ainsi qu’aux charmantes histoires
    Racontées aux petits enfants
    Je me grise et je n’ose croire
    A ce qui m’arrive et cependant

    Refrain

    Le bonheur n’est plus un rêve
    Le bonheur est la tout près
    Dans mon cœur le tour se lève
    Mais la nuit vient-elle pares?
    Loin de toi je crains que j’achève déjà
    La minute chère et trop brève
    Le bonheur n’est plus un rêve
    Des que je suis dans tes bras
  2. J’ai si peur de rompre le charme
    Il faut si peu pour tout briser
    La joie est si près de nos larmes
    Je ne sais s’il faut rire ou pleurer

Le Chanteur…..(Mozart)

Que serait notre vie
Sans le charme touchant
D’une douce harmonie
Et d’un gracieux chant?
Voyageur sur la terre,
Fatigué du chemin
Quand je chante j’espère
Oublier le chagrin.

Un contretemps m’arrête,
Faut-il me rebuter?
A vaincre je m’apprête,
Et sais encore chanter;
Ranimant mon courage,
Le chant est à mon cœur
Ce qu’est au vert bocage
Du matin la fraicheur.

La gentille alouette
Le rossignol des bois,
La caille et la fauvette,
Font résonner-leur voix
Dans l’air, dans la prairie
J’aime leurs chants joyeux
Aussi toute ma vie,
Je veux chanter comme eux.

 

La musique…..

  1. Purgeons nos concerts
    Des chansons à boire,
    Vident les grands airs
    Du Conservatoire.
    Bon, la farira dondaine
    Bon, la farira dondé.
  2. L’Opéra toujours
    Fait bruit et merveilles,
    On y voit les sourds
    Boucher leurs oreilles.
  3. Acteurs très profonds
    Sujets de disputes
    Messieurs les bouffons
    Soufflez dans vos flutes
  4. Et vous, gens de l’art,
    Pour que je juisse
    Quand c’est Mozart
    Que l’on m’avertisse
  5. Nature n’est rien
    Mais on frecommande
    Goût italien
    Et grâce allemande
  6. Si nous t’enterrons
    Bel art dramatique
    Pour toi nous dirons
    La messe en musique.

Chant Canadien
     ….ou Noble Patron….

Noble Patron, dont on chôme la fête
Vois tes enfants devant toi réunis
Sous ton drapeau qui flotte sur leur tête
Que par ta main leur destin soit béni
Comme un signal auquel se rallie
Le Canadien, t’adoptant pour patron,
Parmi les peuples prend un nom;
Au ciel un saint qui pour lui veille et prie

Par toi, conduits au Canada sauvage
Quelques Français d’abord l’ont cultivé;
Nous tenons d’eux ce brillent héritage,
Pour eux conquis et par eux cultivé;
En rappelant leur mémoire chérie,
Le Canadien retrouvant son patron,
Parmi les peuples prend un nom,
Au ciel un saint qui pour lui veille et prie.

Aux jours d’épreuves où passe toute la race
Dans nos esprits tu conserves l’espoir
Et, quand morts la justice fut lasse,
Pour tout calmer, tu guides le pouvoir,
En retrouvant sa première énergie,
Le Canadien rend grâce à son patron,
Et pour toujours il prend un nom,
Au ciel un saint qui pour lui veille et prie.

 

Sol Canadien……

Sol canadien, terre chérie,
Par de braves tu fus peuplé,
Ils cherchaient loin de leur patrie
Une terre de liberté.
Nos pères sortis de la France,
Étaient  l’élite des guerriers
Et leurs enfants de leur vaillance
N’ont jamais flétri les lauriers.

Qu’elles sont belles nos campagnes,
En Canada qu’on vit bien;
Salut, o sublimes montagnes
Bord du superbe St-Laurent,
Habitant de cette contrée,
Que nature veut embellir
Tu peux marcher tête levée
Ton pays doit t’enorgueillir.

 

Départ du jeune soldat…..

  1. Pour se mettre en route,
    Dans un noble état,
    Souvent il en coute
    Au jeune soldat,

    Refrain

    Planplan, plan, plan
    Rataplan, plan, plan
  2. Aussi du village
    Partant à regret
    Ce n’est qu’avec rage
    Qu’il fait son paquet
  3. D’abord il s’obstine
    A ne point chanter
    Puis, simple machine
    Il va répéter :
  4. Mais plus il s’avance
    Et plus son chagrin
    Cède à la cadence
    De ce gai refrain :
  5. Vienne une bataille
    Le héros d’un jour
    Brave la mitraille
    Au son du tambour
  6. Pensant à sa belle,
    Écoutant son cœur,
    Elle le lui rappelle
    Qu’il sera vainqueur.
  7. Près de son vieux père,
    Quand il reviendra
    Note militaire,
    Longtemps redira :

    Refrain

    Planplan, plan, plan
    Rataplan, plan, plan

 

Chanson de Roland,,,,,,(Méhul)

Où vont tous ces preux chevaliers
L’orgueil et l’espoir de la France?
C’est pour défendre vos foyers
Que leur main a repris la lance;
Mais le plus brave, le plus fort,
C’est Roland, ce foudre de guerre,
S’il combat, la faux de la mort
Suit les coups de son cimeterre

Refrain

Soldat Français, chantons Roland;
L’honneur de la chevalerie,
Et répétons en combattant :
Ces mots sacrés : Gloire et Patrie.

Déjà mille escadrons épars
Couvrent le pied de ces montagnes,
Je vois leurs nombreux étendards
Briller sur les vertes campagnes.
Français, là sont vos ennemis;
Que pour eux seuls soient les alarmes.
Qu’ils trembles, tous seront punis,
Roland a demandé ses armes…

L’honneur est d’miter Roland
L’honneur est près de sa bannière;
Suivez son panache éclatant,
Qu’il vous guide dans la carrière,
Marchez, partagez son destin;
Des ennemis que fait le nombre?
Roland combat : ce mur d’airain
Va disparaître comme une ombre.

Mais j’entends le bruit de son cor
Qui résonne au loin dans la plaine,
Eh quoi, Roland combat encore
Il combat; o terreur soudaine,
J’ai vu tomber ce fier vainqueur
Se sang a baigné son armure
Mais toujours fidèle à l’honneur
Il dit en montrant sa blessure :

Refrain
Soldat Français, chantez Roland;
Son destin est digne d’envie,
Heureux qui peut en combattant
Vaincre et mourir pour sa patrie

Petit village

  1. Au pied d’une colline

Mon rêve chemine
Bien loin sous le ciel radieux
Je revois mon village
Le long du rivage
Qui se mire dans les flots bleus
Je crois entendre encore
Le rythme sonore
D’un troupeau qui rentre le soir
Sur la route poudreuse et riante
Quand les oiseaux chantent un
Petit village, (refrain d’espoir
La-bas,le-bas
Sous tes ombrages
Ne m’oublie pas
Rappelle-toi le temps de mon enfance
Doux souvenir auquel souvent je pense

Petit village
Pardonne-moi
J’étais volage
Quand loin de toi
Je croyais vivre de meilleurs
Petit village, mon seul amour….

  1. Après les randonnées
    De plusieurs années
    Rien n’a pu chasser de mon cœur
    Ton image chérie
    Campagne jolie

Où se cache le vrai bonheur
Que de fois je regrette
Tes pauvres guinguettes
Ou l’on flânait doucettement
Loin des bruits fatigants de la ville
On était tranquilles
Heureux, simplement

Refrain

Petit village,
La-bas, la-bas
Sous tes ombrages
Ne m’oublie pas
Garde pour moi la chère maisonnette
Vieille déjà mais fleurie et coquette
Petit village
Si je reviens
Dis, mon village
Saurais-tu bien
Le reconnaître à mon retour
Petit village, mon seul amour

 

Derrière les volets

    1. Dans la petite rue de ma petite ville
      De l’aurore à la nuit les volets des maisons
      Restent à demi clos et des vieilles tranquilles
      Derrière les volets depuis tant des saison
      Écoutent s’écouler des heures si pareilles
      Que’tricotant leurs bas ou disant des Ave
      Sans même se pencher rien qu’entendant l’oreille
      Elles savent les pas qui frappent le pavé
      Car depuis des années on entend la laitière
      Toujours à la même heure arriver le matin
      Et Mr. le curé sortir du presbytère
      Tandis que dans la rue s’ouvrent les magasins
      Derrière les volets de ma petite ville
      De vieilles en bonnet vivent tout doucement
      Et comme un chapelet entre, leurs mains dociles
      Les mois et les saisons s’égrènent lentement
      Quand l’angélus du soir troublera l’air tranquille
      Elle se signeront et sans faire de bruit
      Elles enfermeront le silence et la nuit
      Derrière les volets de ma petite ville.
    2. Hélas il n’a pas que de vieilles paisibles
      Derrière les volets à l’air si innocent
      Des bavardes vous guettent aussi invisibles
      Petes a déchirer quand viendra le moment
      Il n’est pas de secrets que gardent ces commères
      A l’abris des rideaux l’œil et oreille au guet
      Et qui vont répéter bien vite à leur manière
      Un mot mal entendu à travers les volets
      Et tandis qu’a côté quelqu’ailleule tremblante
      Un rosaire à la main prie pour les trépassés
      Quelques cerveaux étroits quelques langues méchantes
      Font du mal qui jamais ne pourra s’effacer
      Derrière les volets de ma petite ville
      Il n’y a pas toujours que des yeux indulgents
      La jalousie la haine y trouvent un asile
      Et nul n’est a l’abris de leurs propos méchants
      Aussi les amoureux qui la nuit se faufilent
      Quand la lune paraît se disent vite adieu
      Ils savent que toujours se cachant des curieux
      Derrière les volets de ma petite ville

L’angélus (Allaire)

1.   C’est le matin tout est pur et tout chante
      Le ciel serein revêt son manteau bleu
      L’astre du jour chasse l’ombre mourante
      Et l’inondant du reflet de son feu
      Au loin tout là-bas la cloche qui tinte
      Publie avec ferveur
      Les dons du Créateur
      En chantant son refrain d’une voix pure et sainte
      C’est l’angélus pieux qui tinte
      Pour saluer l’éveil du jour meilleur

2.  Joyeusement l’airain lance en cadence
     Ses longs accords qui montent jusqu’au ciel
     Près du repas la famille en silence
     Chante avec foi l’hymne de Gabriel
     Midi au Beffroi
     La cloche fidèle
    Retentit en tous lieux
    De ses accents joyeux
    Son chant d’amour ancien réjouit la voute sainte
    C’est l’angélus du jour qui tinte
    Pour nous bénis aux pieds de l’Éternel

3. Déjà le jour vers l’ombre s’achemine
    Les chants d’oiseaux se font mélodieux
    Le gai soleil vers le couchant s’incline
    En lent se meurt dans un suprême adieu
    La bas dans l’azure le cloche résonne
    C’est l’angélus du soir
    Qui chante avec espoir
    Un doux et gai refrain de sa voix pure et sainte
    C’est l’angélus du soir qui tinte
    Pour glorifier le Créateur Divin

J’écoute la guitare

  1. Dans la nuit troublante
    Au bord des flots mystérieux
    La guitare chante
    Un doux refrain mélodieux
    Et la nostalgie
    De son accent triste et berceur
    Met du rêve dans mon cœur
    Cette voix si tendre
    Éveille en moi tous les désirs
    Et je crois entendre
    Au loin chanter mes souvenirs
    Musique jolie
    Qui plus d’un soir m’a retenu
    Sous le ciel d’Honolulu
    J’écoute la guitare
    Plaintive dans la nuit
    Dans le rythme bizarre
    Éveille un chant joli
    Plus rien ne me sépare
    De ce heureux pays
    Et mon rêve s’Éveille
    Jusqu’aux îles d’Hawaï…
  2. A l’heure du rêve
    A l’heure grise où tout s’endort
    Une voix s’élève
    Une guitare aux doux accords
    Et la mélopée
    De sa musique au rythme lent
    Fait vibrer mon cœur ardent
    Sa chanson lointaine
    Évoque en moi quand vient le soir
    La belle indigène
    Au rire clair , aux grands yeux noirs
    Les nuits parfumées
    Par ses plus doux baisers d’amour
    Je m’en souviendrai toujours

    Refrain
    J’écoute la guitare
    Plaintive dans la nuit
    Dont le rythme bizarre
    Éveille un chant plus joli
    Plus rien ne me sépare
    De cet heureux pays
    Et mon rêve s’égare
    Jusqu’aux îles d’Hawaï

 

Souvenir d’un soir d’amour

  1. Comme elle est loin cette heur exquise
    Où cet été au casino
    Entre vos bras vous m’avez prise
    Dans la douceur d’un tango
    Joli souvenir d’un soir d’amour
    Joli souvenir hélas trop court
    De votre voix la tendresse infinie
    Laissa mon âme comme étourdie
    Depuis comme un rêve a tout instant
    Oui, je vous appelle et vous entends
    Vous avez en passant pris mon cœur pour toujours
    Joli souvenir, souvenir d’un soir d’amour
  2. En moi pourtant l’espoir demeure
    De vous revoir sur  mon chemin
    Je ne puis croire que cette heure
    Restera sans lendemain

Retour au pays…..

  1. L’oiseau de son aile rapide
    Sillonne la vague des mers,
    L’étoile du soir qui nous guide
    Sourit et chasse les hivers.
    O France, o ma belle Patrie,
    Je te dois mon dernier soupir.
    Fidèle au pays, à Marie,
    C’est là que je voudrais mourir.
    La, la, la, la, la, la, la, la.
  2. Vallon, témoin de tant de larmes,
    Quand soudain le son du tambour,
    Rappelant les soldats aux armes,
    Trouble les hameaux d’alentour.
    Prépare tes roses nouvelles,
    Lieux charmants, je vais revenir.
    Bannière, là-bas, tu m’appelles,
    C’est là que je voulais mourir.
    La, la, la, la, la, la, la, la.
  3. A l’ombre des voiles tendues,
    Sur le pont un soldat blessé,
    Quittant des rives inconnues,
    Voguant mollement balancé,
    Sa voix qu’affaiblit la souffrance
    Aux matelots, ainsi chantait.
    Ses foyers, Marie et la France,
    Et l’écho des mers répétait
    La, la, la, la, la, la, la, la.
    (Souvenir d’enfance)

 

Pour un congé……

Salut, o amis, en ce jour fortuné,
Déjà l’astre brille et l’air est embaumé.
Au loin la bergère conduit son troupeau,
Puis au vert bocage gazouille l’oiseau,
Faisons retentir l’accent de nos chansons,
Avec allégresse foulons le gazon.
Dans notre entre-chasse et notre bonheur,
Ah! du grand jour de l’An chantons les douceurs.

(De Maria et Claire au couvent)

Le Printemps 
       (Desanfiers – A :F)

Refrain
Garçons et fillettes,
Voici les beaux jours;
Enflez vos musettes,
Chantez les amours,

    1. La familles légère
      Promet la fraîcheur;
      Plus bas la fougère
      Promet le bonheur.
    2. Grâces aux feux de l’âge,
      Aux feux du midi’
      Collette est moins sage,
      Colin plus hardi.
    3. Le zeppelin entr’ouve
      D’un souffle indiscret,
      Le voile qui couvre
      Un trésor secret…
    4. Agnès se colore
      D’un feu que ses sens
      Ignoraient encore
      Au dernier printemps.
    5. Bravant un gêne
      Dont il se lassait,
      Le cœur rompt sa chaîne
      Le sein, son lacet.
    6. L’épouse féconde
      Lance avec orgueil
      Sur sa taille ronde
      Un secret coup d’œil.
    7. Chaque heure sonnée
      Conduit à ce temps,
      Où pour vous l’année
      N’a plus de printemps
    8. L’oie qui murmure,
      L’agneau qui bondit,
      Le ciel qui s’épure,
      Tout enfin vous dit :
      (au refrain)

    Comme à vingt ans….

    1. Le soleil se levait
      A l’horizon d’opale;
      L’alouette chantait
      Sa chanson matinale,
      La joie matinale,
      La joie était partout :
      Dans chaque fleur nouvelle,
      Aux bois, aux prés surtout,
      Au nid de l’hirondelle.
      Et moi-même joyeuse,
      Au retour du printemps,
      Je me mis à chanter
      Comme on chante à vingt ans.
    2. Puis je vis s’avancer
      Une enfant blonde et belle
      Comment vous retracer
      Ce qui charmait en elle?
      Ah, rien qu’en la voyant
      Au bord de l’onde pure,
      Se pencher souriant
      On l’aimait je le jure.
      Et moi qui l’aperçus
      Hélas, quelques instants,
      Je me mis à rêver
      Comme on rêve à vingt ans.
    3. Je vis au lendemain
      Non plus au bord de l’onde,
      Mais assise au chemin
      La jeune fille blonde,
      Je vis l’âme est joyeuse.
      Comme elle était heureuse.
      Et moi dans mon bonheur,
      De les voir si contents,
      Je me mis à pleurer
      Comme on pleure à vingt ans

      (De l’abbé Ed. Garant, ptre)

    L’homme aux mille métiers (Trudel)

    1. Je suis l’homme aux mille métiers
      Qui ne craint point les cuisiniers
      Pour construire à la villageoise
      La soupe aux pois à ma boulageoise
      Le lard sal., tous les ragouts
      Les patates, la soupe aux choux.
    2. Moi, le plus grand des citoyens,
      Je fus constamment en moyens,
      Tour à tour, homme de police,
      Pharmacien, notaire et complice,
      J’ai toujours vécu largement
      Sans l’aide du gouvernement.
    3. Je fus magistrat et docteur,
      Banquier, voleur et voyageur,
      Habitant, grand vétérinaire,
      Lutteur, boxeur et militaire,
      Quelquefois brave et sans façon
      Amoureux, jeune et polisson.
    4. Je connais très bien les bouchons
      Des bouteilles et des flacons
      J’ai toujours aimé la volaille,
      Jamais je ne fuis la bataille :
      Quand c’est pour l’honneur du pays
      En avant les braves! J’y suis.
    5. Je fus compère treize fois
      Et chaque fois pour des chinois,
      Je suis fumeur, porte allumettes
      Aussi quêteur de cigarettes,
      Acteur vau-de-ville et bouffon
      Grand tragédien et cornichon.

      (Interprété par A. Gauthier)

    La guerre

    1. Quel est le bruit qui du lointain m’arrive,
      Est-ce l’écho d’une brise plaintive,
      Non, c’est l’écho des anges meurtriers,
      Qui dans nos champs moissonnent nos guerriers.
      Et mon enfant, bonheur du toit champêtre,
      Mon pauvre enfant qui sans haine a grandi,
      Mon fils est là, mon fils est là peut-être,
      Là qui se bat pour un tyran maudit.

      Refrain
      Mais on frappe à ma porte,
      Est-ce un ange aujourd’hui,
      Un ange qui m’apporte
      Des nouvelles de lui
      Mais non c’est une mère
      Qui pleure en s’écriant :
      Maudit soit la guerre,
      Je pleurs mon enfant.
    2. Mais il me semble on parle de victoire,
      Et d’un héros on proclame la gloire.
      Et ce héros qu’ici vous acclamez
      Son nom, son nom, est-ce lui, répondez.
      Oui c’est lui, bien lui, ton fils, bonne mère
      Sèche tes pleurs, enivre-toi d’orgueil,
      Ton fils Cain vient de tuer son frère,
      Et ce héros il dort dans un cercueil.
    3. Le jour s’enfuit et fait place aux ténèbres,
      C’est le moment des visions funèbres,
      Que vois-je au ciel, un guerrier terrassé,
      Grâce, dit-il, grâce, je suis blessé.
      Rendez ce fils à sa mère chérie,
      Grâce pour elle, ayez pitié de moi.
      Plus rien, plus rien, je m’incline et je prie,
      J’attends, j’appelle, est-ce toi, est-ce toi.

      Refrain :
      Mon on frappe à ma porte,
      C’est un soldat, grand Dieu,
      Il me dit : je t’apporte
      De suprêmes adieux.
      Ton fils, bonne mère,
      Est mort en combattant.
      Maudite soit la guerre,
      Je pleure mon enfant.


      Bonhomme Morin


    1.   Le bonhomme Morin
          Le lundi matin
          Est parti pour aller pêcher
          A pêcher des grandes lignes
          Et a aimé bien
          S’est pris par les babines
          Que vous m’entendez-bien.

    2.   Bonhomme Morin
          S’est écrié
          Qu’il ne voulait plus aller pêcher
          Au diable les grosses lignes
          Les grosses lignes à oui bien
          Tu ne pourrais mes babines
           Que vous m’entendez bien

    3.   Bonhomme Morin
          Dans le chemin
          Avec son vieux cheval pas d’train
          Il va de porte en porte
          De porte en porte à oui bien
          Pour penddler des pinottes
          Et vous m’entendez bien

    4.   Bonhomme Morin
          C’est un vieux cochon
          Un vieux cochon pas d’religion
          Pour des minots d’argent
          Et oui bien
          A r’viré son capot, et v.ni. bien

    5.   Bonhomme Morin
          La semaine passée
          Le quiable a manqué l’emporter
          Il était dans son étable, à oui bien
          Qui claquait son vieux cheval….

    6.   Bonhomme Morin
          S’est écrié
          Qu’il valait mieux être enterré
          Par derrière son étable, a ami bien
          Dans l’fumier d’son vieux joual.
                  (De Alcide B.)
         

    Je suis enfant gâté…

    1. Je suis un enfant gâté
      Que personne ne peut dompter.
      Tous les jours papa m’battait,
      Il croyait qu’ça m’corrigerait.
      J’étais pire, j’étais pire, pire.
    2. Un jour un gâteau manqua,
      C’est ma sœur qui m’en accusa :
      Tu vas voir mon p’tit Grégoire
      C’que ton père va te faire,
      J’avais peur, j’avais peur, peur.
    3. Quand papa fut arrivé,
      Ma sœur lui a tout compté.
      Mais papa qui est si bon,
      M’en accorda le pardon
      J’étais fier, j’étais fier, fier.
    4. Quand nous sommes tous les deux
      Je bats sur elle comm’sur un bœuf,
      Moi je prends le tisonnier
      Je lui pass’dessus le nez.
      Puis j’la mouche, puis j’la mouche.
    5. N’allez pas croire par cett’chanson
      Que j’n’suis pas un bon garçon
      Tous les sors avant d’m’coucher
      Je m’efforce de l’embrasser.
    6. Quand nous sommes plusieurs garçons
      Du plaisir nous en avons
      Nous allons au cabaret
      Avec des écus puis d’la monnaie
      Puis l’on fête

    Quand l’amour meurt…

    Refrain
    Lorsque tout est fini,
    Quand se meurt votre beau rêve,
    Pourquoi pleurer les jours enfuis
    Regretter les songes partis?

    Les baisers sont flétris
    Le roman vite s’achève,
    Pourtant le cœur n’est pas guéri
    Quand tout est fini.

    1. On fait serment en sa folie
      De s’adorer longtemps,
      Il est charmant, elle est jolie
      C’est un soir de gai printemps
      Mais un beau jour sans rien vous cause
      L’amour se fane avec les fleurs
      Alors, on laisse là tante close
      Le cœur serré, les yeux remplis de pleurs
    2. Le cœur, hélas! ne veut pas croire
      Que son beau rêve s’est glacé
      Et c’est en vain que la nuit noire
      S’étend bientôt sur le passé,
      Plus la douleur se fait lointaine
      Et plus s’anime sa rancœur
      Et c’est pour vous la pire peine
      De n’avoir plus qu’un vide au fond du cœur.

    Ton souvenir…..

    1. Ton souvenir est toujours la,
      O toi, qui ne veux plus m’entendre,
      Toi que j’aime d’amour si tendre,
      Jamais mon cœur ne t’oubliera.
    2. Toujours présent à ma pensée
      Ta voix sans cesse me redira,
      Douceur d’amour trop tôt passée,
      Jamais mon cœur ne t’oubliera.
    3. Je les ai vue ces mêmes lieux,
      Où nous livrent à l’espérance,
      Aux douces joies de notre enfance,
      L’amour a succédé aux jeux.
    4. J’ai retrouvé l’ombre discrète
      Où l’amour gaiement nous chantait
      Charmes si doux que je regrette,
      Jamais mon cœur ne t’oubliera.
    5. Enfin je trouve autour de moi
      Les plaisirs de la troupe légère,
      Et chaque soir cherché à distraire
      Un cœur qui ne vit que pour toi.
    6. Tout m’importune et m’inquiète
      L’amour aux douleurs me livra,
      C’est le passé que je regrette
      Jamais mon cœur ne t’oubliera.
        (De Hector Larue)

    Mignonne…..

    1. Mignonne, quand la line éclaire,
      La plaine aux bruits mélodieux,
      Lorsque l’étoile du mystère,
      Viendra sourire aux amoureux,
      As-tu parfois sur la colline
      Par les souffles caressants,
      Entendu la chanson divine,
      Que chantent les blés frémissants?

      Refrain
      Mignonne, quand le soir descendu sur la terre
      Et que le rossignol viendra chanter encore,
      Quand le vent soufflera sur la verte fougère,
      Nous irons écouter la chanson des blé d’or.
    2. As-tu parfois dans la ramure,
      A l’heure où chantent les épis,
      Écouté leurs joyeux murmure,
      Au bord des sillons assoupis,
      Connais-tu cette voix profonde,
      Qui revient au déclin du jour,
      Chanter parmi les moissons blondes,
      Ce refrain palpitant d’amour.
    3. Mignonne, allons à la nuit close,
      Rêver au parfum du printemps,
      Pendant que les parfums de roses,
      Viendront embaumer nos vingt ans
      Aimons sous les rameaux superbes
      Car la nature aura toujours
      Un beau soleil pour les gerbes
      Et des roses pour nos amours.

     

                    (De J-Bte B.)

     

    Pourquoi me dire qu’il m’aimait?

    1. Pauvre petite fleur fanée,
      Tu n’as donc plus qu’un souvenir
      Viens consoler l’abandonnée
      Et me dire s’il soit revenir.

      Refrain

      Malgré cela plus que moi-même
      Comme autrefois, toujours je l’aime
      Pourquoi m’a-t-il dit qu’il m’aimait
      Pourquoi, pourquoi, puisqu’il mentait.
    2. Tout est bien triste dans ma demeure
      Je crois toujours le voir venir
      Souvent je l’attends et je pleure
      Il m’oublie, il me fait souffrir
    3. Je lui rendis dans ma tendresse
      Va rechercher d’autres amours
      Et si c’est une nouvelle ivresse
      Ah! j’espère de plus beaux jours!

       ( De Claire B.)

    Sous L’aubépine

    1. Un beau matin, au  lointain du village,
      Sous l’aubépine, Marie se reposait.
      Elle écoutait les oiseaux du bocage,
      Et puis tout bas son petit cœur disait :
      J’aime d’amour un matelot, dit-elle,
      Il est charmant, combien il a d’attraits.
      Ah, s’il m’aimait, je lui serait fidèle,
      Puisque l’on aime au fond de ces palais.
    2. Elle écoutait.  Son petit cœur soupire.
      Une douce voix lui dépond aussitôt :
      Repose en paix, o ma pauvre petite,
      Pour te revoir, je reviendrai bientôt.
      Sous l’aubépine, je t’attendrai, dit-elle,
      Conserve-moi ton cœur et tes amours.
      Beau matelot, je te serai fidèle,
      Pour te revoir, je reviendrai bientôt.
    3. Après avoir terminé sa carrière,
      Après sept ans d’esclavage en Afrique,
      Sous l’aubépine, croyant d’y voir sa belle,
      Une croix de bois d’offre à ses yeux soudain
      Ici repose Marie, ta fiancée,    
      Elle s’endormit comme la belle fleur des champs,
      Repose en paix, o ma pauvre petite,
      Sur ton tombeau je reviendrai bientôt.

             (De Hector Larue)

    Yvonne……

    1. Gaiement sa cruche sur la tête,
      Yvonne revenant du hameau,
      Un grand seigneur passant l’arrête,
      Il lui demande un peu d’eau.
      Buvez, lui dit la jeune fille,
      A la source il en reste encore.
      Il but.  Il lui dit, ma gentille,
      Tiens prend pour toi cet écu d’or.
      Non, non répondit Yvonne,
      En pressant, mais en pressant le pas :
      Un verre d’eau se donne,
      Mais il ne se vend pas.
    2. Elle s’en allait folle et rieuse,
      Redisant son joyeux refrain.
      Il la trouva si gracieuse,
      Si belle avec ses beaux yeux bleus.
      Il s’approcha d’elle.  O mon ange,
      Tiens prends pour toi ce collier d’or
      Ce beau collier d’or  en échange
      D’un baiser pour le cavalier.
      Non , non, répondit Yvonne,
      En pressant mais en pressent le pas,
      Non, non, un baiser se donne,
      Mais il ne se vend pas.
    3. Et bien tu viens ma compagne
      Dit alors le beau cavalier,
      Viens avec moi sur la montagne
      Je t’y porterai sur mon coursier.
      A toi ces vastes domaines,
      A toi ces vallons et ces plaines,
      A toi ces châteaux et ces tours.
      A moi ton cœur et tes amours.
      Non, non, répondit Yvonne,
      En pressant, mais en pressant le pas,
      Non, non, mon cœur te le donne,
      Mais je ne le vends pas.

        (Souvenir d’enfance)

    Le pauvre nègre malheureux

    1. Le front couvert de sueur et de sang,
      Un pauvre noir des côtes Guinée,
      Marchait courbé sous son fardeau pesant,
      En déplorant sa pauvre destinée,
      Ne pouvant plus porter son lourd fardeau,
      Il s’écria :  Maître à l’âme cruelle,
      Mon cœur ressent une douleur mortelle,
      Au pauvre noir, donne un peu de repos.
    2. Pendant vingt ans, j’ai travaillé pour toi
      Mes bras nerveux ont défriché tes plaines,
      Je deviens vieux maintenant, tu le vois.
      Mon sang flétri se glace dans mes veines
      Sous ce palmier au bord des clairs ruisseaux
      Je t’ai sauvé des fureurs de l’hyène.
      Sois généreux, prends pitié de mes peines.
      Au pauvre noir, donne un peu de repos.
    3. De me frapper, qui t’a donné le droit,
      Dieu me créa, dis-tu pour l’esclavage,
      Ne suis-je pas un homme comme toi.
      Crois-tu qu’un noir ne peut pas être sage,
      Les coups de fouet qui déchirent ma peau,
      Font frissonner mon cœur et ma poitrine,
      Le tigre est fort, mais le lion le domine.
      Au pauvre noir, donne un peu de repos.
    4. Rappelle-toi Dominique en courroux,
      Lorsqu’il voulut s’affranchir du servage
      Le peuple noir fit plier le genou,
      Au lâche blanc qui manquait de courage,
      La liberté déployant son drapeau,
      A pour jamais aboli l’esclavage,
      Au pauvre noir, donne un peu de repos.
    5. Le cœur brisé, le nègre malheureux
      En gémissant de sa cruelle outrage,
      Prit son fardeau, les larmes dans les yeux
      En maudissant l’homme au pâle visage.
      Huit jours plus tard, pleurant sur son tombeau
      Un jeune enfant à la voix male et fière,
      Lui fit serment de venger son vieux père,
      L’âme du noir goûtait un doux repos.

          (De Louis Sarasin)

    La Sainte Vierge….

    1. La sainte Vierge s’en va chantant
      Avec ses beaux cheveux pendants,
      Dans son chemin a rencontré
      Un boulanger, un boulanger.
      Bon boulanger, bon boulanger,
      Veux-tu me donner un p’tit pain :
      Le boulanger en eut pitié.
      Un petit pain lui a donné.
    2. La sainte Vierge s’en va chantant,
      Avec ses beaux cheveux pendants,
      Dans son chemin a rencontré
      Un cordonnier, un cordonnier.
      Bon cordonnier, bon cordonnier,
      Veux-tu racc’moder mes souliers?
      Le cordonnier en n’eut pas pitié,
      Un coup d’pied lui a donné.
    3. La sainte Vierge s’en va en pleurant,
      Avec ses beaux cheveux pendants,
      Dans son chemin a rencontré
      Un p’tit garçon, un p’tit garçon.
      Bon p’tit garçon, bon p’tit garçon,
      Veux-tu donner ton cœur à Dieu?
      Le p’tit garçon en eut pitié,
      Son petit cœur lui a donné.
    4. La sainte Vierge s’en va chantant
      Avec ses beaux cheveux pendants,
      Dans son chemin a rencontré
      Notre Seigneur, Notre Seigneur,
      Le boulanger a été sauvé,
      Le cordonnier a été damné,
      Le p’tit garçon dans l’paradis
      Dans l’paradis avec Marie.

          (Souvenir d’enfance)

    P’tit bonhomme s’escouait

    1. C’était un p’tit bonhomme
      Traversant la rivière vous savez
      Traversant la rivière
      A l’eau il a tombé vous savez
      Ah! l’ptit bonhomme s’escouait
      Scouit, scouit, scouit
      Le p’tit bonhomme s’escouit
      Quand il pouvait
    2. A la première hôtel
      Entra se faire sécher vous savez
      Et quand il fut sécher
      Il demanda à souper vous savez
      Refrain…..
    3. Après qu’il eut soupé
      Il demande à se coucher vous savez
      Montez, montez bonhomme
      Montez, montes s’coucher vous savez
      Refrain……
    4. Après qu’il fut monté
      Il se mit à bardasser vous savez
      Ah! qu’avez-vous bonhomme
      Qu’avez-vous à bardosser vous savez
      Refrain.
    5. Je montre à vos jeunes filles
      A faire des p’tits paniers, vous savez
      J’en ai un de fini
      Et l’autre de commencé, vous savez
      Refrain…
    6. La bonne femme en colère
      En bas elle’la jeté vous savez

         (De Jean-Baptiste)

    Les mamans pleurent…..Botrel.

    1   Las de voir toujours la misère
         Assis au seuil de son logis,
         Quand j’étais tout petit mon père
         Entraîna ma mère à Paris.
         Grand’maman me prit dans sa mante,
         Comme un oiseau du nit tombé
         Mon père entra dans la tourmente,
         Et maman pleura son bébé

    2.  Plus tard après bien des années’
         On me refit place au foyer :
         Mais dans les pauvres maisonnées,
         Tous les bras doivent travailler.
         Pour gagner de l’expérience,
        Je dus m’enfuir e la maison.
        Je fis gaiement le tour de France.
        Et maman pleura son garçon.

    3.  De mon métier devenu maître,
         Je m’en revins pas un beau soir.
         Et mes parents sentirent maître
         Dans leur vieux cœur un peu d’espoir
         Mais pour porter sac et giberne,
         La France a besoin de soldats.
         Et je m’enfuis vers la caserne,
         Et maman pleura son grand gas.

    4.  Cinq ans plus tard la pauvre femme
         Crut me reprendre et pour toujours.
         Mais alors chanta dans mon âme
         La folle chanson des amours.
         Une enfant rieuse et jolie
         Doucement dans mon cœur entra.
         Et je m’en fus avec ma mie.
         Et maman pleura son ingra.

    5.  Puis un matin lasse d’attendre,
         Elle mourut en m’appelant,
         Mais j’étais trop loin pour entendre
         Son douloureux appel tremblant     
         Mais quand de gros remords m’effleurent
         Sa voix me dit : sèche tes yeux,
         Car il faut que les mamans pleurent
         Pour que leurs enfants soient heureux.

           (De l’abbé Ernest Leclair, ptre)

    La jeune mourante….

    1. Regarde ainsi que cette rose est blanche,
      Ma joue est pâle et mon regard languit
      Comme elle aussi mon jeune front se pence
      Fuyons le jour et cherchons la nuit.
      Car je ressens une douleur amère,
      Voilà mon cœur malade et soucieux.
      Dans mon exile je souffre sur la terre,
      Adieu, ma mère, au revoir dans les cieux.
    2. Vois de plus près cette riche parure,
      Dont j’étais fière, et le monde et le bal;
      Où l’on vantait ma grâce et ma tournure,
      Tout me déplait, un soupir me fait mal.
      Je porte envie au vol de la colombe,
      Au lac qui dort calme et silencieux.
      Je porte envie à la feuille qui tombe,
      Adieu, ma mère, au revoir dans les cieux
    3. Ah, ne crains plus pour ta fille chérie,
      Cet avenir qui faisait ton effroi;
      Je me dérobe aux pièges de la vie,
      Où tu tremblais de me laisser partir.
      Là haut du moins je marcherai tranquille,
      Comme éclairée au flambeau de tes yeux.
      Dans mon malheur je souffre sur la terre,
      Adieu, ma mère, au revoir dans les cieux

          (De Henri Carpentier)

    La jeune pulmonaire

    Dieu, je t’en prie exauce ma prière,
    Entends, entends mes soupirs, mes accents,
    Je suis bien jeune et je suis partiaire,
    Je vais mourir et je n’ai que vingt ans.
    Délivre-moi de cette maladie.
    Ferme la tombe que je vois s’entrouvrir.
    Je n’ai pas vu le printemps de ma vie,
    Dieu tout-puissant, ne me fais pas mourir

    Pourquoi faut-il que ta sainte puissance
    Fasse mourir de pauvres innocents,
    Je n’ai rien fait pour gagner ta vengeance,
    Qu’apporte-la sur des êtres méchants.
    Car si je meurs, que deviendra ma mère,
    Le froid, la faim vont la faire mourir.
    Ce n’est que moi qui calme sa misère,
    Dieu tout-puissant, ne me fais pas mourir.

    Je sais pourquoi tu me laisses souffrante
    Tu n’es pas Dieu de ma religion.
    Tu m’as maudire, car je suis protestante,
    Je n’aurai pas ta bénédiction.
    Mais à tout prix, il faut que je l’obtienne,
    Toi seul, h`las, pouvais me secourir.
    Si j’en reviens je me ferai chrétienne,
    Dieu tout-puissant, ne me fais pas mourir.

    Tu sais aussi que mon malheureux père,
    Vient de partir pour un lointain pays.
    Tu es le Dieu en qui mon père espère,
    Oh, dis-le moi, reverra-t-il Paris.
    Dans l’océan, va-t-il s’engloutir,
    Auprès de moi reprendra-t-il sa place?
    Je n’ai pas vu le printemps de ma vie,
    Dieu tout-puissant, ne me fais pas mourir.

    Ainsi chantait une jeune colombe,
    A la voix douce au regard languissant,
    Et maintenant elle repose dans la tombe,
    A la nature elle a fait ses adieux.
    Pourquoi faut-il d’une vie aussi chère,
    Mettre dans la tombe de naissants souvenirs?
    Dont la beauté n’est qu’un mot sur la terre,
    Dieu tout-puissant, ne me fais pas mourir.

           (Souvenir d’enfance)

    Y’a des loups, Muguette!

    1. J’ai bientôt 16 ans, disait Muguette
      Je veux bien grand-mère être coquette,
      Laisse moi sans gronder
      Me pomponner et me friser
      Et comme les autres m’amuser,
      Chaque soir je vois dans les coins sombres
      Des couples glisser comme des ombres
      Ils s’en vont joyeux
      Tendrement les yeux dans les yeux
      Ah! que je voudrais faire comme eux!
      Mais dit grand-maman Grognon
      Tout en rajustant son lorgnon
      Lui dit : c’est dangereux
      De se promener quand on est diva

      Refrain
      Y’a des loups Muguette
      Y’a des loups, des loups qui te guettent
      Qui font hou! hou! hou!
      Y’a des loups Muguette
      Y’a des loups,
      Quand on est coquette
      Y’a des loups partout,
      Hou! hou! hou! (bis)
      Muguette, prends bien garde aux loups
    2. Or ayant vu la jolie Muguette
      Pour arriver à faire sa coquette
      Le fils du château
      L’emmenant un jour dans son auto
      Lui offrit son cœur et des cadeaux
      Si tu veux, dit-il, viens je t’enlève
      A Paris, nous vivrons un beau rêve
      Je saurai t’aimer
      Comme une reine te parer,
      Tous les hommes voudront t’adorer
      Mais Muguette répondit
      Je ne suivrai que mon mari
      Je vous aime bien pourtant
      Mais v’la c’que m’a dit grand-maman
    3. Devant tant de charmes et d’innocence
      Le cœur plein d’amour et d’espérance
      Le châtelain se dit
      Une Muguette ça n’a de prix
      Et c’est moi qui serai son mari
      Trois mois après dans la grande ville
      Il menait la vie riche et facile
      Les yeux éblouis
      Muguette disait : C’est beau Paris
      Le dancing pour moi c’est le paradis
      Le jeune mari jaloux
      Répondit sur un ton très doux
      Le dancing c’est charmant
      Mais comme te l’a dit grand-maman.
           (De Irène J.)

    Savez-vous planter des choux

    Savez-vous planter des choux
    A la mode et à la mode
    Savez-vous planter des choux
    A la mode de par chez nous

    On les plante avec les pieds
           Avec les poings
           Avec les doigts
           Avec les coudes
            Etc, etc.

    La désobéissance

    1. Un enfant s’amusait
      Sur la verte prairie
      Qui borde la forêt
      Près de l’hôtellerie
      A  travers les roseaux
      Au bord du lac tranquille
      Sur les limpides eaux
      Il voit rose qui brille.
    2. Le téméraire enfant
      Pour la cueillir s’élance
      Volage imprévoyant
      Vers le lac il s’avance
      Arrête dit sa mère
      Fuis un si grand danger
      Mon fils reste en arrière
      Garde-toi d’avancer.
    3. L’enfant sans écouter
      Cet avis de sa mère
      Cueille sans hésiter
      La rose printanière
      Mais soudais sous ses pas
      Le sol s’affaisse, il glisse
      Il trouve le trépas
      Dans l’affreux précipice
    4. La mère désolée
      Par ses cris déchirants
      Attire les enfants
      De toute la contrée
      Écoutes-vous parents
      Dit-elle avec insistance
      Mais voyez à quoi tient
      La désobéissance

        (De Thérèse Béliveau)

    Duo es hirondelles…..(Mignon)

    1. Légères hirondelles,
      Oiseau bénie de Dieu,
      Ouvrez, ouvrez vos ailles,
      Envolez-vous, adieu.
      Le vieux luth s’éveille,
      Sous ses jeunes doigts
      Et semble o merveille,
      Répondre à sa voix.
    2. Fuyez vers la lumière,
      Fuyez vite là-bas, vers l’horizon vermeil,
      Heureux la première
      Qui verra demain le pays du soleil.

    Berceuse de Jocelyn…

    1. Cachés dans cet asile où Dieu nous a conduits,
      Unis par le malheur durant les longues nuits,
      Nous reposant tous deux endormis sous leurs voiles,
      Ou prions au regard des tremblantes étoiles .

      Oh, ne t’éveille pas encore,
      Pour qu’un bel ange de ton rêve,
      En défilant de long fil d’or,
      Enfant, permette qu’il s’achève.
      Dors, dors, le jours à peine à lui,
      Vierge sainte, veille sur lui.
    2. Sous l’aile du Seigneur, loin du bruit de la foule,
      Et comme un flot sacré, qui doucement s’écoule,
      Nous avons vu les jours passer après les jours,
      Sans jamais nous lasser d’implorer son secours,

      Oh, ne t’éveille pas encore,
      Pour qu’un bel ange de ton rêve,
      En déroulant son long fil d’or,
      Enfant, permette qu’il s’achève.
      Dors, dors, le jour à .peine luit à lui
      Vierge, Sainte, veille sur lui.

      (Du ténor Clément)

    Trois éléphants……

    Trois éléphants se balançaient
    Sur une assiette de faillance,
    Et comme cela les amusait,
    Avec un autre ils recommencent.

    Quatre éléphants se balançaient
    Sur une assiette faillance,
    Et comme cela les amusait
    Avec un autre ils recommencent

    (De l’abbé E. Demers, ptre)

    Les montagnards….

    1. Montagnes Pyrénées,
      Vous êtes mes amours,
      Cabanes fortunées,
      Vous me plairez toujours.

      Rien ne plait tant à mon amie….
      Rien n’est si beau que sa patrie…
      O montagnards, chantez en chœur :
      De mon pays la paix et le bonheur.
      Ah. Halte là, les montagnards sont la.
    2. Laisse là tes montagnes,
      Disait un étranger
      Suis moi dans la campagne,
      Viens, ne sois plus berger.

      Jamais, jamais quelle folie,
      Je suis heureux de cette vie,
      J’ai ma ceinture et mon béret,
      Mes champs, joyeux, ma mie et mon chalet.
      Ah, Halte là.  Les Montagnards sont là.
    3. Sur la cime argenté,
      De ces pics orageux,
      La nature domptée
      Favoris nos jeux.

      Vers les glaciers d’un plom rapide,
      J’atteins souvent l’ours intrépide,
      Et sur les monts plus d’une fois,
      J’ai devancé le course du chamois.
      Ah, Halte là.  Les Montagnards sont là
    4. Déjà dans la vallée,
      Tout est silencieux,
      La montagne voilée,
      Se dérobe à nos yeux.

      On n’entend plus dans la nuit sombre,
      Que le torrent mugir dans l’ombre.
      O Montagnes, chantez plus bas,
      Thérèse dort, ne la réveillons pas.
      Ah, Halte là, les Montagnards sont là.

        (De mon enfance)

    Conte de Noël…

    1. Tous trois se tenant par la main,
      S’en allaient le long du chemin,
      Trois petits enfants du même âge
      Les cloches sonnaient dans le ciel
            Noël, Noël,
      A tous les clochers du village.
    2. Un vieillard qui les vit passer,
      S’arrêta pour les embrasser,
      Il parait que c’était Saint Pierre.
      Il leur dit d’une voix de miel :
            Noël, noël,
      Faites tous trois une prière.
    3. Les petits enfants aimaient Dieu,
      Ils firent tous les trois un vœux
      L’espoir allumait leur prunelles
      Ah, dit je ne sais plus lequel :
               Noël, Noël,
      Je voudrais un polichinelle.
    4. Le second, ce ne fut pas long,
      Dit : Je veux un soldat de plomb.
      Le plus petit restait derrière.
      Et toi, dit Pierre paternel :
            Noël, Noël,
      Un morceau de pain pour ma mère.

      (De l’abbé Cyrile Marvam, ptre

    Coucou

    1. Un oiseau sous le feuillage
      Espionne tous les amoureux;
      Et lorsqu’ils ne sont pas sages,
      Son cri résonne près d’eux :
      Cou, cou, cou, coucou, coucou.

      Refrain
      Coucou, Coucou…
      Il ne faudrait pas vraiment,
      Disant c’est deux,
      Faire ce que l’on défend,
         Coucou, coucou,
      Mon cri vous prévient toujours,
          Coucou, coucou,
      Il veille sur votre amour.
    2. Dans le bois bien des ménages
      Ont conçu plus d’un grand projet,
      Mais l’oiseau qui est fort sage,
      Dit au bébé de chanter
      Coucou, coucou, je viens à vous.
    3. Deux bons vieux à tête blanche,
      Tout comme aux temps de leurs beaux jours,
      Sont revenus sous les branches,
      Écouter ce chant d’amour
      Coucou, coucou chante pour nous.

      (De Irêne Rorest)

    Il fallait des anges au paradis….

    1. Aux cœurs désolés il reste toujours
      Un rayon d’espoir qui nous vient d’en haut.
      Et c’est le triomphe de notre amour
      De donner au ciel des anges nouveaux.

      Refrain :

      Il fallait des anges au paradis
      Des chérubins aux blondes têtes,
      Et c’est pourquoi Dieu vous a pris
      Votre bambin, votre fillette,
      Consolez-vous séchez vos pleurs
      Ils sont heureux dans un monde meilleur.
      Il fallait des anges au paradis,
      C’est votre enfant que le ciel a choisi.
    2. Lorsque nous ferons le soir à genoux
      Une humble prière au Dieu Créateur,
      Nous aurons au ciel pour parler pour nous
      Ces anges d’amour si chers à nos cœurs.

      (Des Demoiselles Forest)

    Et moi je m’enfuyais…..

    1. C’est en passant près du moulin
      Que le moulin marchait;
      Il répétait dans son langage :
      Tic, tic, et tac, tic, tic et tac,
      Et moi je croyais qu’il disait :
      Met-le dans le sac.
      Et moi je m’enfuis, fui, fui,
      Et moi je m’enfuyais.
    2. C’est en passant par la prairie
      Que les faucheurs fauchaient,
      Et dans leur joli chant disaient :
      Ah, le beau faucheur….
      Et moi je croyais qu’ils disaient :
      C’est un voleur, c’est un voleur.
      Et moi je me sauve, sauve, sauve,
      Et moi je me sauvais.
    3. C’est en passant près d’une église,
      Que les chantres chantaient
      Et dans leur joli chant disaient :
      Alléluia, alléluia…
      Et moi je croyais qu’ils disaient :
      Ah, le voilà, ah, le voilà.
      Et moi je me sauve, sauve, sauve,
      Et moi je me sauvais.
    4. C’est en passant près du couvent
      Que les élèves chantaient
      Elles répétaient dans leur langage
      C’est un congé, c’est un congé.
      Et moi je croyais qu’ils disaient
      Attrapons-lé, attrapons-lé.
      Et moi je me sauve, sauve, sauve
      Et moi je me sauvais.
    5. En passant près d’un poulailler,
      Que les poulets chantaient
      Ils répétaient dans leur langage :
      Cocorico, cocorico.
      Et moi je croyais qu’ils disaient
      Coupons-lui le cou, coupons-lui le cou
      Et moi je me sauve, sauve, sauve,
      Et moi je me sauvais.

      (Une de mes premières chansons)

    Nous voulons Dieu…

    1. Nous voulons Dieu, Jadis nos pères
      Ont sur nos bords planté la croix.
      Et nous voulons que sur nos terres
      Règne toujours le Roi des cieux.
    2. Nous voulons Dieu, Dans notre histoire
      Il fut l’espoir des jours mauvais.
      Nous lui devons cette victoire
      D’être restés croyants, français.
    3. Nous voulons Dieu. Nous voulons mettre
      Sur le Drapeau de Carillon
      Le cœur sacré du divin Maître
      Pour protéger la nation.
    4. Nous voulons Dieu dans nos usines,
      Pour consoler le travailleur,
      Pour lui montrer aux mains divines,
      L’austère trace du labeur.

      Nous voulons dieu dans nos poitrines.
      Nous te voulons, sang de Jésus.
      Pour rester fiers de nos doctrines,
      Garder intactes nos vertus.

      Refrain :
      Bénis, o tendre Mère
      Ce cri de notre foi :
      Nous voulons Dieu, c’est notre Père,
      Nous voulons Dieu, c’est notre Roi.

         (D’un révérend Père)


    IL FUT UN'BELLE PROMENADE......
          (air: il était un petit navire)

    1. Il fut un'belle promenade,
      Chez gran papa, pa, pa, pa, on est allé.
    2. Tous 'embarquées en grand'charrette,
      En s'en allant, lant, lant, lant, on a chanté.
    3. Enarrivant à la rivière,
      Grand'pèr'nous a, za, za, za, fait débarquer
    4. Chacun courait dans la vallée,
      Ils se sont tous, tous, tous, tous, éparpillée.
    5. Raoul, Bernard, Albert, Alphonse,
      Du gros poissons, sons, sons, sons, s'en vont pêcher.
    6. Roland, Marcel et Irénée,
      Descendent pour, pour, pour, pour, aller s'baigner.
    7. La p'tit'Cécile et Marguerite
      Vont au berceau, ceau, ceau, ceau, Jeann'réveiller.
    8. Les deux Edgar et p'tite'Thérèse
      Se mettent vite, vite, vite, à babiller.
    9. Les deux Gérard et gross'Thérèse,
      S'en vont voir Patt, Patt, Patt, Patt, et le flatter.
    10. Jean-Paul, Oscar et Marie-Rose
      Vont aux p'tits veaux, veaux, veaux, veaux, pour les soigner.
    11. Hermann, Elzéar et Laurette
      A la cachett', chett, chett, chett, se  mettr'à jouer.
    12. Robert, Jean-Noël et Irène
      Des devinett's, nett, nett, nett, nett, se sont posés
    13. Lucien, Simonn', Germain' Cécile
      De leurs études, tud, tud, tud, ont à parler
    14. Plus loin on voit François'Annette
      A travauller gai, gai, gai, en tablier.
    15. Et puis enfin Rosa, Alcide
      Prenn't en cachett', chett, chett, chett' de doux baisers.

          ###############################

    Page 246 du livre d’Elzéar Bonin « Mille et une chansons »

    Nous prévoyons que le livre au complet sera disponible vers le début de 2017

    Merci de votre compréhension.