D'où vient ma motivation à vous présenter une conférence sur la donation ? En fait, ça faisait longtemps que j'étais intrigué par une phrase que mon père Alcide répétait de temps en temps: "Mon grand-père Clément s'est donné à mon père Jean-Baptiste". Tout de suite, j'en profite pour vous donner le prénom de mes ascendants dont je vais vous parler ce soir; il y a moi Jean-Louis, fils d'Alcide, fils de Jean-Baptiste, fils de Clément, fils de Bruno. L'idée que je gardais de cette phrase a longtemps été que Clément en était arrivé à un état d'indigence grave à un tel point qu'il n'avait pas d'autre choix que de se faire vivre par son fils; en effet dans ma génération on ne voyait pas cela des gens qui se donnent à d'autres; faut bien dire qu'aujourd'hui, tout le monde a accès à la Sécurité de la vieillesse. C'est certain que la maladie peut rendre quelqu'un incapable de gérer même une petite entreprise comme une ferme ou un atelier de menuiserie, par exemple, mais même dans ces cas, on parle plutôt de procuration, de tutelle, etc.. J'avais aussi aidé mon père à écrire ses mémoires et il y revient en ces mots: "A la mort de ma grand-mère Bonin, mon grand-père se donna à mon père avec tous ses biens et ses dettes et devint comme le fils à Jean-Baptiste; c'est drôle, mais le monde vivait comme cela dans le passé. Mon grand-père devenait mon frère et on l'appelait pépère". En tous cas, tout cela a sommeillé dans mon cerveau jusqu'à l'an passé, moment où j'ai commencé à faire des recherches sur une maison ancestrale, sur la rang Brulé qui longe l'autoroute 30 à Contrecoeur; on la voit bien quand on passe sur la 30. En passant, ce qui m'a permis de bien situer cette maison, c'est une combinaison de démarches dont les premières ont été de fouiller les recensements de 1871, 1881, et de 1901; (avec cela je savais que Bruno, et son fils Clément y avaient vécu et j'avais aussi les noms des familles voisines dans le même rang); et là, par une secrétaire de la mairie de Contrecoeur, j'ai été mis sur la piste de Mme Cormier, dame très charmante passée les 80 ans, qui demeure dans un Foyer de Contrecoeur et qui avait été élevée dans le rang Brulé; cette dame m'a tout de suite indiqué trois maisons où vivaient des Bonin pendant son enfance et surtout celle où avait vécu Bruno et sa famille. Par la suite, je me suis rendu faire des recherches au registre foncier situé à Ste-Julie dans l'espoir de découvrir depuis quand des Bonin vivaient dans cette maison-là. Je n'ai pas encore trouvé ce fameux document, mais je suis tombé sur un acte notarié de donation; celui de la donation de Bruno à son fils Arthur (frère de Clément et plus jeune des fils de Bruno). On regardera cet acte notarié de donation plus tard dans mon exposé. Pour moi, c'est un bijou de document: en même temps qu'il nous aide à comprendre ce qu'est une donation, en même temps c'est une fenêtre ouverte sur la vie de nos ancêtres au début des années 1900. Mais d'abord regardons de plus près la première donation dont je vous ai parlé: celle de Clément à Jean-Baptiste. Je vous passe la feuille et je vais vous la lire; il y a des mots en gras italique sur lesquels je vous demande de porter votre attention. Donation de Clément Bonin (père) à Jean-Baptiste Bonin (fils) notes sur les personnes: Clément Bonin, (père) âgé de 61 ans, est décédé à St-Majorique en 1947 à 87 ans. "En l'an mil neuf cent vingt-et-un, le quatorzième jour du mois de janvier, par devant Mr. Philippe Péloquin, soussigné notaire public pour la province de Québec, résidant et pratiquant en la paroisse du St-Germain-de-Grantham, district d'Arthabaska a comparu Monsieur Clément Bonin, menuisier du St-Germain-de-Grantham, lequel a par la présente fait donation entrevifs et irrévocable à Jean-Baptiste Bonin, son fils aussi menuisier du même lieu, à ce présent et acceptant donataire à l'avenir savoir: deux emplacements contigus situés au village du St-Germain-de-Grantham, de la contenance, chaque emplacement, de soixante-six pieds de front sur cent trentre-deux pieds de profondeur, mesure anglaise, lesquels emplacements sont connus et désignés aux plans et livres de renvoi officiels du canton Grantham sous les numéros six cent-vingt-cinq et six cent-vingt-six (Nos 625 et 626) avec bâtisses ci-dessus érigées, tous les meubles de ménage et effets mobiliers et tout outillage de menuiserie. Le dit donataire a dit avoir visité ce que par les présentes donné et en être content et satisfait. Le donateur est propriétaire de tout ce que dessus donné pour l'avoir acquis par bons titres dûment enregistrés. Au moyen des présentes, le donateur se dessaisit en faveur du donataire de la propriété des dits biens donnés et en saisit l'acquéreur pour par lui en jouir, faire et user en toute propriété dès ce jour et à toujours, et en prendre possession immédiatement à la charge de payer toutes les impositions et travaux quelconques attachés aux dits immeubles: de payer à Monsieur Cyprien Duff une rente foncière de douze piastres par année et le capital d'icelle lorsqu'il sera dû et demandé. A la charge aussi par le dit donataire ou ses représentants, de veiller aux soins du donateur, le dit Clément Bonin, sa vie durant, de le loger, vêtir, nourrir à sa table et de le chauffer, tant qu'il plaira à celui-ci de rester avec le dit donataire. Advenant le cas du départ du dit donateur d'avec le donataire, de libre consentement de la part du donateur, le donataire se trouverait déchargé de toutes les obligations envers le dit donateur. Le dit donataire sera tenu de parachever les études du dit Oscar Bonin et de veiller aux besoins de son instruction, mais à la condition que ce dernier renonce à la succession de sa mère, la dite feue Alexina Gendron, épouse du donateur, lorsqu'il aura atteint sa majorité, à laquelle époque les obligations du donataire envers ce dernier seront finis. Dont acte: fait et passé à St-Germain-de-Grantham, sous le numéro deux cent-treize des minutes du notaire soussigné; et après lecture faite, les parties aux présentes ont signé avec nous, Notaire(signé) Clément Bonin, Jean-Baptiste Bonin, Philippe Péloquin." Vous remarquez que les mots en gras italique sont au tableau pour la plupart; c'est un langage juridique qu'on va décortiquer tout à l'heure. Je signale en passant que Clément et Jean-Baptiste étaient menuisiers; dans son livre, mon père décrit le plan d'une maison qu'ils ont construite ensemble à St-Germain; Selon le même plan, ils en ont construit plus de dix sur la 122 entre St-Edmond et St-Germain; on peut les voir encore aujourd'hui. Auparavant cependant faisons un tour dans le temps sur l'histoire de la donation.
N'étant pas historien, je ne peux vous présenter qu'un bref survol de ce que j'ai pu comprendre sur cet aspect de l'histoire de la donation. En résumé, c'est au cours du Moyen-Age que la pratique de la donation a commencé à avoir un certain caractère officiel; dès 315 p.c., on note la "donation Constantin" qui énumère tous les territoires et privilèges que l'empereur donne au pape; en 745 p.c, on note la "donation Pépin" par laquelle cet autre empereur crée ce qu'on appelle les Etats pontificaux. En fait, il semble que la longue période où l'Eglise a exercé une influence énorme sur les empires et royautés et vice versa, a été comme une matrice où s'est développée une pratique généralisée de la donation. Ca serait grâce à cela que les différents ordres et abbayes (Templiers et autres) ont connu un essor extraordinaire; leur début a souvent été dû à une première donation (terre ou château) et les donations se multipliant, ils ont pu se développer de plus en plus; je pense que ça fait partie de l'histoire que si les églises et les communautés ont pu voir le jour et prendre leur essor dans le temps, c'est grâce à la générosité très intéressée des rois guerriers; disons que le pouvoir temporel a servi d'assise au pouvoir spirituel. Et puis, sur le plan politique, les guerres entre différents vassaux étaient monnaie courante, question d'agrandir leur domaine et imposer leur pouvoir sur le plus grand nombre de sujets possible; les alliances comptaient beaucoup pour raffermir le pouvoir et surtout pour le garder le plus longtemps dans les mêmes mains et une bonne façon d'y arriver c'étaient de sceller les alliances par des donations. Puis c'est évident que la pratique de la donation qui était si fortement ancrée dans les moeurs, s'est comme transférée tout bonnement en Nouvelle-France dès le début de la colonie. Je pense que mon père avait raison; c'était une pratique très répandue. Moi j'ai tout simplement feuilleté un livre de la collection "Inventaire des actes notariés" qu'on a dans notre bibliothèque et j'y ai retracé plusieurs actes titrés "donation"; j'en ai une petite liste exhaustive sur la feuille que je vous passe.
Donation entrevifs faite par Mrs. Les Associées pour la conversion des sauvages de la Nouvelle-France en l'Isle de Montréal en faveur du Séminaire St-Sulpice de Paris (9 mars 1663) Donation de Louis Fontaine à la fabrique de Ville-Marie (7 septembre 1663) Donation à cause de mort par Frs Monnet dit La Verdure à Marie Dumas (29 août 1698) Donation entrevifs par Nicolas LeNoble à Jean Drapeau (22 septembre 1695) Donation par Claude Blanchat à l'Hospital de Montréal ( 2 janvier 1695) Donation entrevifs par sœur Marie Raisin aux filles Séculières de la Congrégation de l'Isle de Montréal Donation entrevifs par G.Souart, ptre, à Mademoiselle De longueuil, sa nièce ( 13 septembre 1686) Donation par Srs Gervaise, Tessier, Lauson et Archambault fils à Jacques Archambault le père sous Donation de la personne et biens de Jacques Vigor aux Dames Religieuses de St-Joseph de Montréal Donation en forme de testament de Marie Ragnaud à la fabrique de l'église, Hospital du dit Montréal et René Lanceleur fils (13 avril 1673) Donation de Julien Fortin De Bellefontaine à Pierre Royer, Guillaume Boucher et Félix Auber, marguilliers du Château Richer, acceptant pour l'église Ste Anne du Petit Cap ( 18 août 1680)
Comme tout à l'heure les mots en gras italiques vont se retrouver au tableau; puis on peut constater une bonne variété du nuances dans ces différentes donations. Je vous lis ici un extrait qui décrit une histoire de donation entre deux soldats du Régiment e Carignan, soit Mrs. Darbois et Chaudillon. C'est tiré du livre de Michel Langlois sur le Régiment de Carignan. "M. Dargois, le 6 février 1678 est témoin à Sorel au baptême d'Antoine, fils du chirurgien Antoine Chaudillon.. Ils sont liés d'amitié. Depuis le 30 novembre 1670 lui et son épouse ont fait don de tous leurs biens à ce même Antoine Chaudillon qui en retour s'est engagé à les nourrir et à les héberger le reste de leurs jours. Ayant mis terme à leur engagement, le Sieur Chaudillon et lui se donnent quittance réciproque devant le notaire Adhémar, le 6 juillet 1678…." (remarque; en 1670 M. Dargois a 49 ans seulement et M. Chaudillon a 27 ans; M. Dargois quitte Sorel en 1680 et aurait vécu à Ste-Anne-de-Beaupré jusqu'en 1688) Et aujourd'hui il y a encore beaucoup de donations qui se font, mais ce sont les Fondations qui de plus en plus remplacent les églises et communautés comme bénéficiaires des donations; mais si les donataires changent selon l'évolution de la société, l'encadrement juridique de la donation ne change pratiquement pas.
Avant de commencer à parler de la donation au point de vue juridique, je voudrais vérifier si quelqu'un a une formation juridique dans la salle. Non? C'est parfait, car moi je ne suis pas notaire non plus; évidemment je ne me donne pas le défi de décortiquer ce qu'est une donation dans tous les détails et avec toutes les nuances qu'un notaire le ferait, mais je pense pouvoir vous rendre la question assez compréhensible, J'ai ici un beau petit livre qui a comme titre "De la donation" et c'est écrit par un notaire; je dois vous dire que c'est ardu en ptit pépère; je me suis pris à plusieurs reprises avant pouvoir passer d'un couvert à l'autre. Le mieux, ça va être de prendre chacun des termes que j'ai mis au tableau et de les expliquer un après l'autre. Vous avez cela sur la feuille qu'on vous passe. Tout cela va nous aider à savourer le texte de la donation de Bruno à Arthur qu'on va voir tantôt. Donation: La donation est un contrat par lequel le donateur, de son vivant, transfère la propriété d'un bien à titre gratuit à un donataire. Donateur: la ou les personne(s) qui possède(nt) un bien et qui s'en dessaisit pour le transférer au donataire. Un couple marié (donateur) est considéré comme une entité vis-à-vis un bien en commun ou en .acquêt; donc les deux doivent être d'accord et signer l'acte. C'est le donateur qui assume les frais.de contrat. Donataire: la ou les personne(s) qui accepte(nt) un bien transféré du donateur. Si ils sont plus d'un, (ex: tous les enfants du donateur), on parle alors d'une donation partage. Les personnes en relation professionnelle avec le donateur (Gérant de banque, professionnels de la santé et des services sociaux, responsable de foyer d'accueil, etc…) ne peuvent pas être donataires. C'est le donataire qui assume les frais d'enlèvement du bien. Donation entre vifs: du vivant du donateur; la transmission des biens (prise de possession effective) peut se faire immédiatement (c'est à dire à la rédaction de l'acte notarié) ou dans un terme défini dans l'acte notarié (ex. dans 5 ans). Pendant le délai de délivrance du bien, le donateur assume les risques afférents au bien. Elle est essentiellement irrévocable. Donation à cause de mort: la transmission des biens se fera à la mort du donateur; généralement on parle ici davantage d'un legs testamentaire. Elle est révocable de par sa nature, à moins qu'elle soit spécifiquement déclarée irrévocable dans l'acte notarié. Contrat de donation: transaction où l'une des parties s'oblige à l'autre, au bénéfice de l'autre; c'est ratifié par un acte notarié. Capacité de contracter: Le donateur ainsi que le donataire doivent être majeurs et ne pas être sous tutelle ou curatelle pour raison d'inaptitude mentale. (Exception pour le mineur émancipé). Une incapacité prouvée après une donation peut entraîner l'annulation de la donation. Bien présent: ça englobe, les immeubles et les biens meubles et le mobilier; un droit de propriété complet ou un droit de propriété démembré ou simplement l'usufruit d'un bien et tout autre droit dont on est titulaire (ex. ). Dans le contrat, chaque bien est bien défini pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. La raison concernant le fait de donner un bien ne doit pas prohibée par la loi ni contraire à l'ordre public. A titre gratuit: don fait sans retirer d'avantage en retour et surtout sans intention d'avoir un retour; ( donc toute forme de créance ou d'indemnité compensatoire ne peuvent pas être considérées comme une donation); la donation est un acte libéral et bienfaisant; le donateur veut avantager le donataire. Il appauvrit son patrimoine pour accroître celui du donataire. A charge: la donation peut être à charge pour le donataire: paiement d'une dette restante du donateur (mais pas une dette future à moins qu'elle soit précisée au contrat); droit d'usage pour le donateur des biens cédés; paiement d'une rente au donateur, etc…. Dessaisissement: action de se départir effectivement de biens au profit du donataire; cependant, cela peut être fait par étape ou sous différentes formes (argent, actions, etc,) . Il faut que le dessaisissement soit irrévocable. Irrévocabilité: la donation entrevifs est essentiellement irrévocable;la donation ne peut en aucun cas contenir une stipulation permettant au donateur d'anéantir à son gré la donation ; l'irrévocabilité entend neutraliser toute condition, charge ou clause qui laisserait à la seule discrétion du donateur l'existence ou l'exécution de la donation. (Ex: un veuf fait une donation à son fils, puis il se marie plus tard; alors la nouvelle épouse désire que des biens contenus dans la donation soit récupérés pour elle; cela ne pourrait pas se faire sans le consentement du donataire). Révocation: elle est possible pour cause d'ingratitude (comportement gravement répréhensible du donataire eu égard à la nature de la donation et non pas à la personne du donateur). C'est pas mal sujet à interprétation. Si la donataire ne gère pas le bien exactement comme le donateur le souhaiterait ( ex: changer le genre de culture ), ça ne serait pas considéré comme de l'ingratitude. Par contre si la donataire n'exécute pas les charges prévues à la donation, la donation peut être révoquée.
On en est rendu à regarder le texte d'une donation qui nous permettra de mieux approfondir nos connaissances; c'est le teste de la donation de Bruno Bonin (père) à Arthur Bonin (fils). Ca se situe en 1899 à Contrecoeur. Personnellement, je trouve que c'est un bijou de document, surtout parce qu'il nous laisse pratiquement assister à un documentaire sur la vie de nos ancêtres en milieu rural. Commençons par situer Bruno et sa famille. Bruno est le descendant ( 5ième génération) de Nicolas arrivé au Canada en 1665. Il est né à Contrecoeur en 1834. A 23 ans, en 1857, il s'est marié à St-Antoine avec Olympe Gendron (21 ans); Il était cultivateur; tous les recensements, à partir de 1871 le situe dans le rang Brulé à Contrecoeur. Au moment de la donation (1899), il était âgé de 65 ans. Il est décédé en 1900 à Contrecoeur , soit dans l'année suivante de la donation. Son épouse Olympe est décédée en 1911, soit 12 ans après la donation. En 1894-1895, il fut conseiller municipal à la paroisse de Contrecoeur et en 1899, il a été marguillier à Contrecoeur Le couple a eu 12 enfants; 7 filles et 5 garçons. Au moment de la donation en 1899, il ne reste à la maison que Delphina qui est âgée de 22 ans; elle se mariera en 1903; peut-être que le donataire Arthur (24 ans), le plus jeune des garçons y était encore car il se mariera 4 mois plus tard soit en décembre 1899. Cependant comme il a déjà une terre adjacente à celle de son père, il se peut qu'il ne demeurait plus dans la maison paternelle. Maintenant on est prêt pour écouter la lecture du texte de cette donation. No de l'Acte notarié : 21777 du registre foncier de la Province de Québec (enregistré à neuf heures. a.m., le quinze août mil huit cent quatre vingt dix-neuf) L'An mil huit cent quatre vingt dix neuf le onzième jour d'août, devant Aimé Geoffrion notaire public pour la Province de Québec, résidant en la paroisse de Verchères, dans le district de Richelieu, et Monsieur Wilfrid Chicoine, marchand, résidant en la dite paroisse de Verchères, témoin, ont comparu Monsieur Bruno Bonin, cultivateur, résidant en la paroisse de Contrecoeur, dans le dit district, et son épouse Dame Olympe Gendron qu'il autorise à l'effet des présentes. Lesquels ont, par les présentes, reconnu et confessé avoir fait donation entrevifs et irrévocable à leur fils Monsieur Arthur Bonin, cultivateur, résidant en la dite paroisse de Contrecoeur, présent et acceptant savoir:
Et tout r�cemment, j'ai mis la main sur un autre acte notari� datant de 1857; c'est le verbatim d'une autre donation dans l'histoire de mes anc�tres directs. Ce texte m'a permis de remonter plus loin dans le temps et de d�couvrir que la terre que Bruno Bonin a laiss� en patrimoine � son fils Arthur lui avait d'abord �t� l�gu�e par son propre p�re Jean-Baptiste Bonin 40 ans plut�t. Cela vient confirmer ce que mon p�re me disait concernant une tradition de donations successives de p�re en fils dans la famille Bonin.
D'abord situons les personnes impliquées dans cet acte notarié. En 1858, Jean-Baptiste Bonin a 61 ans et son épouse Marie-Louise Audet-Lapointe a 53 ans; ils sont mariés depuis 1825 et on déjà une très nombreuse famille: Bruno vient de se marier en 1957 à Olympe Gendron, il a donc 24 ans. Acte 3779
Voilà qui met fin à ma conférence. J'espère que cela aura permis à quelques-uns parmi vous d'avoir le goût et l'audace de s'attaquer à des documents juridiques, malgré le caractère aride de la plupart de ces documents. En Nouvelle-France, surtout pendant le régime français, les notaires ont joué un rôle d'une grand importance; pratiquement tout leur passait dans les mains; alors tout généalogiste, même celui qui est amateur comme nous, peut enrichir ses recherches d'une façon appréciable s'il est capable d'utiliser les renseignements contenus dans les inventaires des notaires.
|
|