Familles Bonin

 

 

CHAPITRE 9

POT-POURRI

 

Dieudonné Fafard

Mon grand-père Dieudonné Fafard travaillait aux Forges; ne sachant pas qu'il y avait des cendres chaudes étendues dans la cour, il passa avec son cheval; voyant que son cheval était en train de se brûler les jambes, il sauta hors de la voiture pour sauver son cheval. Il se brûla les pieds et un an plus tard il était décédé; il était le père de 14 enfants et avait toujours travaillé d'arrache-pied. Il a beaucoup souffert et peut nous servir de modèle à chacun d'entre nous. Au ciel, il est là qui nous appelle.

L'oncle Elzéar

C'était toujours une grande fête de recevoir de la visite, surtout celle de l'oncle Elzéar, prêtre curé de Wickam. Ma mère sortait un petit verre et la bouteille de vin de cerises qu'elle avait fait elle-même.

Oncle Elzéar s'était fait un petit autel de fortune car il avait obtenu la permission de l'évêque de chanter la messe dans notre vieille maison pendant ses vacances. Cet autel était fait de beaux billots blancs. Marcel et moi, nous servions sa messe. Il y avait une petite cloche; à l'élévation et à la préface, on soulevait sa chasuble pendant qu'on sonnait la cloche trois fois. Il y avait des gens du rang qui venaient à la messe tous les matins.

Oncle Elzéar aimait beaucoup la pêche. Après la messe, il partait avec des tartines beurrées et du sel; il disait: "Je mangerai du poisson si j'ai la chance d'en prendre." Il était toujours chanceux. Il se faisait un petit feu au bord de la rivière et faisait rôtir son poisson; ensuite, il lavait sa poêle et ses ustensiles pour le lendemain.

 

Au temps des sucres

Nous avons au Québec de belles érablières.

On se prépare tous pour aller à la cabane;

Du plaisir il y en a à sauter en l'air.

On y parle, rit, on chante: "En caravane".

Les érables coulent, les chaudières renversent.

Dans la cabane il y a une bonne odeur:

Les narines frémissent d'allégresse,

Par la porte sort une belle vapeur.

On lèche la palette, on boit du réduit,

Puis on s'assoit tous à la table pour manger

Des beans, du jambon, des oeufs cuits,

Des oreilles de Christ et des grand-pères sucrés.

Plus tard ce sera la bonne tire

Claire comme du miel, assez pour se régaler.

On retourne à la maison avec le sourire.

Le printemps prochain est là pour recommencer.

 

Légende

Qui inventa l'égoïne?

On dit que c'est le diable.

Un jour, il prit le grand couteau

De Saint-Joseph et l'ébrécha,

Lui fabriqua de grosses dents

Avec sa méchante lime.

Ce fut une surprise agréable

Car Saint-Joseph y trouva du nouveau

Dès que sous ses yeux il le retrouva.

Heureux du changement

Et chantant d'un air sublime

Un cantique agréable,

Il remercia le ciel de ce cadeau,

De ce couteau qui coupait

Bien mieux le bois qu'avant.

 

De A à Z

Pour enrichir l'amour de Jean-Baptiste et d'Anastasie, voici ce que Dieu leur donna après onze mois de mariage: ce fut une belle brune aux cheveux frisés qui leur arriva; c'était un vrai beau bébé.

Voyant que pour eux, il y avait joie et bonheur, ils prirent le plaisir de plusieurs fois s'élancer. Les sauvages leur ont apporté un beau petit garçon blond aux yeux bleus très plaisant à regarder.

Onze autres enfants attrayants ont été trouvés sous les feuilles de choux en été, ou en hiver au grand air venant du pôle nord; trois de ces petits anges ont été rappelés au ciel pour nous préparer une place. Vous pensez peut-être que celui qui écrit ces lignes est un prétentieux, mais ne lui en tenez pas grief.

Dans la vie, il a appris à éviter les dangers et dans les courants dangereux il a appris à nager. Il y a une chose que votre père n'a pas essayée; il a beaucoup fumé, mais pas de mari ni de hash.

Admirez vos parents qui vous ont élevés dans la crainte et l'amour de Dieu; l’un envers l'autre, ils ont su toujours dire oui. Le plus beau conseil que nous pouvons te donner cher enfant, c'est: aime.

Quand viendra le jour de l'éternité, Dieu nous donnera pour toujours le repos. Le ciel nous le gagnons selon notre vie sur la terre. Pensons à lui dans nos moments de détresse. Accomplissons nos tâches sans nous arrêter. Traitons le prochain sans lui refuser son dû.

Quand la besogne est finie, il faut avoir du plaisir à rêver.

 

(Merci, Alcide, d'avoir pris le temps de nous raconter tout cela...)

FIN

 

 

 

 

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LEXIQUE